
bus hébridiennes, abandonnées à l’injure des
éléments, les églises, les chapelles, en partie
détruites, attestent encore le zèle fanatique
des sectateurs de Knox, et l’île d’Iona jadis si
célèbre et si éclairée, maintenant ignorée et
à demi barbare, est un triste monument
des vicissitudes humaines. Cette bibliothèque
où tant de documents sur l’histoire du nord
se trouvoient assemblés, n’a pas,si l’on peut
en croire quelques écrivains, été totalement
anéantie. Une portion considérable fut, dit-
on , transportée au collège écossais à Douay
en France, une autre au collège écossais de
Rome. Si ces ouvrages antiques ont de nouveau
échappé au vandalisme révolutionnaire
de notre siècle, on peut encore à juste
titre attendre des découvertes intéressantes
sur plusieurs points importants et obscurs de
l’histoire du moyen âge.
La famille d’Argyle, à l’époque de la réformation
, ou plutôt à celle de l’abolition
des Diocèses épiscopaux, entra en possession
de plusieurs domaines qui avoient appartenu
au Clergé dans cette portion de l’Ecosse
, et Iona fait maintenant partie des
vastes domaines du duc d’Argyle.
Celte île a une lieue de long , et sa plus
grande largeur n’excède pas une demi-lieue;
elle est divisée en petites fermes, que leshabi-
tans tiennent du duc d’Argyle. On fait monter
à trois cents cinquante ames la population
de Iona. Les habitations, au lieu d’être
placées sur le lerrein des fermes, sont toutes
rassemblées, en forme de village, dans la
partie orientale de l’île. Les habitans vivent
ainsi très-rapprochéslesunsdes autres,et souvent
à un éloignement considérable de l’endroit
qu’ils doivent cultiver, et cette coutume
est regardée, avec raison, comme désavanta-
euse à eux-même et à la prospérité de l’île en
général. Elle entretient l’oisiveté , e t , par
conséquent ,1a*misère; et l’on est peinible-
ment frappé en arrivant à Iona , de voir
l’air désoeuvré de tous ses habitans. Quelques-
uns d’entr’eux, il est vrai, s’adonnent à la
pêche ; les environs de l’île fournissent une
prodigieuse quantité de poissons. De tous côtés
, il y a des bancs où fourmillent la Morue
(Gaclus inorua), la Lingue ÇGadus Mo ha),
TEglefîn ( Gadus Eglefinus ) , et surtout
un poisson plat du genre des Turbots, le
Fiez ou Flindre ( Pleuronectes platesoides),