
de ses idées, et celte vivacité d’esprit et d’imagination
que l ’on retrouve jusque chez le
plus pauvre montagnard.
On découvre aussi une nuance différente
dans I accueil que reçoit un étranger ; et
quoique les habitans de Bute , ainsi que tout
ce qui est Ecossais , possèdent encore la
vertu de l’hospitalité à un degré éminent,
ils ont, comme les Lowlanders en général,
pris de leurs voisins les Anglais, un peu plus
de réserve et de foideur au premier abord.
Bute est la seule des Hébrides Ç car on peut,,
à rigueur, la compter parmi ces îles ) dont
les habitons ne soient pas descendus des
Celtes. Elle fait partie de la Basse-Ecosse ;
et quoique tenant à ce district par les
moeurs de ses habitans et par la configuration
de son sol , puisqu;il ne s’y trouve pas
une montagne élevée, elle est comme enclavée
dans la partie la plus sauvage et la
plus montueuse du comté d’Argyle , et un
détroit de peu de largeur la sépare de l ’île
d Arran. Elle n’a que six lieues de longueur
du nord au sud, sur une lieue et trois quarts
ou deux lieues de largeur de l’est à l’ouest.
Sa population se monte à cinq mille six cents
ames.
( )
L e 19 Mai. Avant le départ du paquebot,
nous eûmes le temps, de monter sur une colline
au couchant de Rolhesay, d’où nous
jouîmes d’une très-jolie vue sur une grande
partie de l’île , sur la ville , ses jardins , son
port, la belle baie couverte de vaisseaux, et
la riche culture des environs. Nous fûmes singulièrement
frappés du contraste de ce tableau,
où tout est vivant, tout est animé,
avec la perspective sauvage et solitaire que
nous contemplions la veille du haut de la
montagne élevée de Goatfield.
A onze heuresnous montâmes à bord d’un
petit sloop chargé de passagers, qui, comme
nous, se rendoient à Greenock. Le vent étoit
tres-fort et directement contraire; aussinous
employâmes tout le reste du jour à remonter
en louvoyant, le golfe de Clyde; mais la
variété des points de vue nous donna beaucoup
de plaisir. Courant des bordées d ’une
rive à l’autre, nous voyions tour-à-tour d’un
côté les rivages de Renfrewshire que nous
avions déjà parcourus, et les petits villages
d Oldkirk etdeLargsque nous avions traversés
en allant à Arran ; de l’autre, nous faisions