du haut rocher qui forme la sommité de la
montagne. Tandis que mes compagnons
s’amusoient à en recueillir des échantillons ,
curieux d’examiner le rocher qui renferme
ces précieuse minéraux , et de voir en place
l ’héliotrope ou jaspe sanguin , j ’escaladai
le talus rapide qui sépare le roc de la mer.
La pente est si roide que j ’aurois abandonné
l’entreprise si la curiosité ne l’eût emporté
sur la difficulté, la fatigue et le danger,
je dis le danger car je voyois à chaque instant
tomber autour de moi de gros fragments du
roc, détachés par des moutons qui paissoient
au-dessus de ma tête. J’arrivai cependant sans
accident mais non sans peine,à la base du rocher
à pic qui couronne le Scour more dans
toute sa longueur. Sa hauteur me parut de i 5o
pieds à peu près , j ’évalue à 700 pieds
l ’élévation de sa base au-dessus dn niveau
de la mer. La roche , dont la crête du
„Scourmore est formée, est une amygdaloïde,
avant pour base une wakke extrêmement
tendre et friable à l’extérieur. La décomposition
avoit tellement et si profondément
altéré la nature de la roche qu’il me fut
impossible de , me procurer un échantillon
de la partie saine. Ce ne fut même qu’avec
beaucoup de précaution que je pus parvenir
à recueillir des morceaux des beaux
minéraux renfermés dans cette wakke. Le
moindre coup de marteau suffisoit pour faire
crouler des portions considérables de la
pierre , et cette circonstance ne laissoit pas
que de rendre ma position assez dangereuse.
Les substances que renferme l’amvgda-
loïde sont disposées en rognons arrondis,
dont le diamètre varie depuis un pouce à un
pied et plus. Une belle calcédoine onyx
transparente et du grain le plus fin , forme
la plupart de ces rognons, des géodes de
spath calcaire cristallisé et de superbes cristaux
de roche blancs en tapissent l'intérieur.
Les plus considérables de ces boules se
voyent dans une partie du roc tou t-à-fa it
inaccessible ; la beauté des cristaux dont
elles sont remplies, et l ’éclat dont ils brillent
en réfléchissant les rayons du soleil, aug-
mentoient l’envie que j ’avois d’atteindre ces
trésors, et le dépit que me faisoit éprouver
l ’impossibilité d’y parvenir.
Je pus en revanche observer tout à mou
aise le gissement de l’héliotrope, et en re