
C o ll, des échantillons de fort beaux bois
étrangers provenant de ce vaisseau : avec lesquels
ont été faits des ornements de cheminée.
On m’a assuré que lors du naufrage de
la Floride, en i 588, quelques chevaux espagnols
, qui éloient à bord , avoient réussi à
s’échapper et h gagner le rivage , qu’ils
avoient multiplié dans l’île de Mull, et que
le croisement de cette race étrangère , avec O A
celle qui existoit dans le pays , avoit produit
la jolie petite espèce de chevaux qui se
voit aujourd’hui dans Mull, et qui est plu^
estimée que celle des autres Hébrides. Je ne
garantis point l’authenticité de ce fait, que
je ne connois que par la tradition.
L e 3o sloût. Après avoir long-temps hésite,
nous nous décidâmes enfin à.mettre en
mer, et quoique le vent fut directement contraire
, nous nous rendîmes à bord de notre
goélette. Comme il souffloit du nord, il ne
restoit pas de choix sur la route à suivre ,
et Coll étoit la seule île qu’il fût possible
d’atteindre dans la journée. Après avoir
louvoyé long-temps entre les côtes rapprochées
et les belles montagnes qui bordent le
Sound-of-Mull , nous parvînmes, à force de
bordées, à sortir de cet étroit canal, et à
entrer dans une mer ouverte , et nous nous
dirigeâmes vers l ’ouest-sud-ouest, poussés
par un bon vent largue. Pendant quelque
temps encore , la pointe d’Ardnamurchan ,
portion sauvage et montueuse de la terre-
ferme , cache l’horizon vers le nord ; mais
dès qu’on l’a dépassée, la perspective s’étend
et s’embellit : alors nous aperçûmes
successivement, dans le lointain l’île basse
et plate de Canna, l’île de Rum hérissée de
pics élevés et escarpés, et l’ile d’Eigg qui
s’élève en dos d’âne au-dessus des flots :
enfin, dans le fond des détroits qui séparent
ces îles , on pouvoit distinguer au loin les
sommités pointues des hautes montagnes de
l ’île de Sky. A l’occident, la pleine mer se
déployoit dans toute son immensité , et les
îles de Coll et de Tyrie , vers lesquelles se
dirigeoit notre vaisseau , paroissoient comme
un nuage bleuâtre à l’horizon. Grâces à la
force du vent , nous marchions avec une
vitesse présumée de sept milles à l’heure.
La mer , violemment agitée, présentoit le
spectacle le plus imposant : debout sur le