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qu’ils ont embrassée. On n’y voit point de
jeunes gens n’aspirer au Saint-ministère que
pour faire un calcul financier, et employer
un revenu acquis sans peine par l’intrigue
ou la faveur, à satisfaire leur vanité, pour
ne pas dire plus.
Pour qu’on ne m’accuse pas de me laisser
aller à l'exagération ou à un préjugé défavorable
, je ne puis mieux faire que de citer
ici les propres paroles d’un Anglais, du respectable
Pennant. Après avoir rendu justice
à la conduite décente et digne d’éloges, à
l ’instruction et à l’hospitalité du clergé écossais,
ce savant écrivain , ajoute : « Il y en a
» peu , bien peu parmi eux, qui se laissent
v détourner de leurs devoirs par les charmes
» de la dissipation, tout en permettant à
« leurs paroissiens l’usage de tous les plai-
w sirs innocents, plaisirs qui, quoique peu
» répréhensibles chez les laïcs, ne laissent
» p a s , comme ils le savent bien, que d’at-
» tirer sur un ecclésiastique , un reproche
» de légèreté. Ils ne profanent jamais leur
» caractère par des querelles nocturnes, en
» se mêlant avec les joueurs, en prenant
3? part aux combats de coqs, et aux courses
C Üfy )
» de chevaux ; mais ils savent conserver,
3) malgré la modicité de leur revenu, une di-
» gnité trop souvent perdue chez leurs frères
« du midi de la Tweed (/’Angleterre) (i) . »
Si la modicité de leurs appointemensj qui
ne s’élèvent pas au-dessus de i 5oliv. slerl.
par an , et l’obligation de vivre dans leur
paroisse, ôtent aux Ministres le pouvoir et
même le désir de prendre part aux plaisirs
mondains, ces deux considérations empêchent
que les jeunes gens d’une classe élevée de
la société ne se vouent à un état qui ne leur
promet ni profit, ni avancement. N’est-ce
pas un inconvénient? Si des personnes distinguées
par leur rang et leur naissance em-
brassoient cette belle vocation , n’en réjail-
liroit-il pas sur l’état ecclésiastique , un éclat
et un lustre qui semblent actuellement lui
manquer un peu trop? Peut-être alors verroit-
on moins fréquemment qu’on ne le voit aujourd’hui,
des familles considérables par leur
position ou leur fortune, abandonner le culte
presbytérien, pour s’attacher de préférence
au culte anglican. Ce culte C7 existe en Ecosse,
( î) Pennant’s Tour in Scotland} p . i56>