
basalte, mais un beata porphyre dont la
base est une substance qui tient le milieu
entre le basalte et l’obsidienne ou le pech-
stein.
Après avoir longé quelque temps, de l’est
à l’ouest, le pied de l’arrête,notre guide nous
fit tourner au midi, et ayant trouvé un endroit
praticable, nous escaladâmes le rocher
et nous arrivâmes sur la crête étroite qui
forme la sommité de la montagne. Là nous
marchions sur un pavé de prismes ; de
quelque côté que nous tournions les yeux;
nous voyions autour de nous une multitude
innombrable de petites colonnes. Les
énormes rochers à pic sous nos pieds au
nord et au sud, en étoient entièrement
composés. C ’étoit réellement le spectacle
le plus étrange et en même temps le plus
intéressant pour un minéralogiste, que de
voir à une telle hauteur, des assemblages
si considérables de prismes qui par la
régularité de leur forme, ne le cédoient
pas aux grouppes de Staffa et de Boos-
chaila même. La petite taille de ces colonnes
les rendoit encore plus remarquables
; le diamètre des plus épaisses n’excède
pas deux pieds , et la plupart n’ont que
quatre a cinq pouces de large. Toutes les
colonnes sur lesquelles nous marchions
étoient couvertes, par la décomposition,
d ’une croûte blanchâtre passablement
épaisse. Elles sont presque toutes verticales
ou du moins faiblement inclinées.
Parvenus à la partie orientale de la
crête , sur le sommet du rocher perpendiculaire
qui la termine , une vue magnifique
se déploya à nos regards, et détourna quelque
temps notre attention des intéressants
phénomènes que nous présenloit la
montagne. Placés sur le haut de ce roc
comme sur une tour élevée , nous étions
euvironnés de précipices profonds, au nord
à l’est et au sud. Toute l’Ile d’Eigg avec
ses hautes collines , ses rochers arides et
escarpés et ses sombres bruyères, s’étendoit
sous nos pieds; l’Océan atlantique parsemé
d’îles de diverses formes , de diverses grandeurs
et à diverses distances, déployoït au
loin de tous les côtés la vaste étendue de
ses eaux. A l’ouest , ¡les montagnes élevées
et pointues de l’île de Ruai, quoique séparées
de nous par un bras de mer de