
qu’elles plongent au nord-est, et se relèvent
au sud-ouest. Ce calcaire, absolument semblable
à celui de la carrière de Corrie , alterne
avec un grès quartzeux peu effervescent
dans certains morceaux, et presque
entièrement composé de spath calcaire dans
d’autres. Ici le grès est d’un gris foncé
presque noir : là il est blanc, varié seulement
par quelques grains de quartz rouge et
de stéatite verte , qui donnent à la roche une
bigarrure fine, agréable à l’oeil. En général,
il est composé de grains quartzeux unis en-
tr’eux par un ciment calcaire et argileux peu
apparent.
Lorsqu’on regarde de profil ces deux
grandes formations dont les couches , oppo-»
sées les unes aux autres, montrent leurs
tranches au-dessus du sol et de la bruyère ,
on croit voir deux troupes en présence avec
leurs lances en arrêt les unes contre les
autres.
Il n’y a qu’une seule place où l’on aperçoive
ces deux ordres de couches se rencontrer
et se trouver en contact. L à , comme
il est naturel de le penser, le calcaire recouvre
le schiste , et à l ’endroit même de la
jonction , il s’est formé une masse bien singulière
qui présente un mélange bizarre de
feuill ets de schiste talqueux, dont les interstices
sont remplis de calcaire secondaire. On
peut ainsi voir réunies dans un petit échantillon,
deux roches de formations bien différentes,
et dont l’une a existé avant l ’autre
un grand nombre de siècles peut-être.
La jonction des couches secondaires avec
les couches primitives, n’est pas le seul phénomène
remarquable que présente cet endroit
ci. La chute des couches de schiste
talqueux.offre une exception à l’observation
générale, que les couches des roches primitives
se relèvent contre le centre de la chaîne
ou du groupe de montagnes auquel elles
tiennent. Ainsi , il seroit naturel de penser
que le schiste talqueux se relèveroit vers le
midi, c est-a-dire, contre la masse granitique
qui forme le centre de l’île. Mais il
n en est point ainsi ; ces couches plongent
au contraire vers le sud et se relèvent vers
Je nord. Il est probable que ce changement
dans l ’inclinaison des couches est dù à l’affaissement
par lequel le petit vallon qui
sépare les collines au bord de la mer d’aveo