
lique. Mais quels sont les événemens qui
ont opéré ces modifications ?
Les Danois et les Français ont-ils contribué
en quelque chose à la forme actuelle
des chants écossais, comme ils ont contribué
à celle du langage chez ce peuple? l’Ecosse
a-t-elle possédé quelque homme cloué d’un
geme musical, qui ail modifié ces airs sauvages,
par une mélodie nouvelle et plus analogue
à celle des contrées méridionales et à
notre goût actuel ? L ’histoire ne nous fournit
pas assez de données pour répondre à cette
question d ’une manière satisfaisante.
L ’auteur anonyme d’une dissertation sur
la musique écossaise , a traité ce sujet avec
autant de détail que pouvoit le lui permettre
le petit nombre d ’autorités qu’il a su recueillir.
Il commence par réfuter une opinion
assez répandue en Ecosse, savoir : que
David Rizzio, favori de la Heine Marie, a,
sinon inventé, du moins beaucoup perfectionné
la musique écossaise, en la rappro-
ch anl autant que possible du genre italien.
Suivant lui, la musique de la Basse-Ecosse,
exisloit long-temps avant Ilizzio; et cet Italien,
quoiqu’il soit connu dans l’histoire comme
( )
Un musicien , n’étoit ni compositeur , ni
même fort habile pour l’exécution. D’ailleurs,
le peu de durée de son séjour en Ecosse,
qui ne fut que de trois ans, et le genre de
vie qu’il menoit à la Cour , ne permettent
guères de croire qu’il eût pu trouver assez
de loisir pour consommer une oeuvre aussi
difficile, que celle d’introduire un genre tout-
à-fait neuf, ou de refondre tous lés airs anciens
d’après un nouveau système.
L ’auteur est porté à croire que le Rôt
Jaques 1." d’Ecosse, acomposé les plus vieux
des airs que l’on chante aujourd’hui dans là
basse Ecosse. Les anciens historiens, et John
Major en particulier, parlent de ce Monarque
comme d’unhabile musicien, sachantjouer de
plusieurs instrumens, et ayant composé de la
musique d’église et des ballades populaires
qui furent chantées long-temps après lui.
Jaques I.°r vivoit dans le milieu du i 5.m*
siècle, et ce Prince, admirateur passionné
des beaux arts , étoit doué d’un esprit infiniment
supérieur h celui de son temps ; il
déplut à sa noblesse belliqueuse et turbulente
, en cherchant à faire fleurir les arts
dans son Royaume. Ce fut lui qui intro-
Tom. Mm 8