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donald , le frère de Clanranald , qui éloit à
Ulva-house, à venir avec nous visiter
les îles de son frère. Comme on nous avoit
recommandé de ne pas nous exposer aux
dangers d’une mer toujours orageuse, dans
les petites embarcations du pays qui sont
conduites par.des matelots sujets à s ’énivrer;
nous résolûmes de louer un bâtiment ponté,
à Oban où à Tobermory. Ayant ainsi un
petit vaisseau à nos ordres , nous étions
libres d’aller aussi loin que le temps et la
saison nous le permettroient, et d’augmenter
à volonté notre collection de minéraux
.
Messieurs Taylor et Campbell se chargèrent
de prendre les devants pour conclure
une négociation qu’ils avoient entamée avec
Je propriétaire d’un vaisseau d’Oban ; nous
devions les retrouver trois jours après à
Tobermory, petit port de mer dans le nord
de l’île de Mull. Je vis ainsi se réaliser mon
désir de quitter les lieux mieux connus des
étrangers, pour avancer dans des régions
peu fréquentées , et par cela même plus
intéressantes.
Pendant les trois derniers jours de mon
C S77 )
séjour à Ulva-house , il ne cessa d’arriver
des voyageurs anglais. Depuis que le Continent
leur est fermé , ils se répandent en
Irlande, clans le pays de Galles et en Ecosse.
Tous veulent voir Staffa , qui est ordinairement
le terme de leurs expéditions maritimes
5 tous passent par Ulva, la plupart s’arrêtent
à Ulva-house : et certes, il faut une
hospitalité à toute épreuve , pour pouvoir
résister à de telles invasions.
C H A P IT R E IV.
JD’ Ulvci à Coll et à L'y rie.
Le 28 yloût. Ce fut avec un vif regret
que je quittai Ulva-house et ses aimables
habilans. M.r Macdonald m’avoit donné des
lettres de recommandation pour tous les
propriétaires des îles que nous allions visiter
; il eut encore 1 attention de nous procurer
d’excellents chevaux, et un guide pour
nous conduire à Tobermory, à travers les
montagnes du nord de Mull. Nous partîmes
assez tard dans la matinée , et nous fûmes
témoins de la maniéré dont on fait traver