
c i, de la terre-ferme, des amas de sable
aussi considérables, et des dunes aussi nombreuses
et aussi élevées. On a remarqué1
que les plages de sables et les dunes ne se
trouvent guères que vers l'embouchure des
grands fleuves; on a conjecturé d e là , que
ces sables , formés du détritus des cailloux
cbariés par les fleuves , sont rejetés par la
mer sur les côtes basses , où les vents , soulevant
leurs grains légers * les transportent
vers l’intérieur des terres, et les accumulent
en collines arrondies. C’est ainsi que l’on a
tenté d’expliquer la formation des dunes de
la Hollande, situées à l’embouchure de la
Meuse et du Rhin , de celles qui sont aux
Bouches-du-Rhône , de celles encore cfui
bordent la côte occidentale de la France,
entre l’embouchure de la Gironde et celle
de l’Adour, et qui font partie des vastes
plaines de sable connues sous le nom clés
Landes de Bordeaux. Une semblable hypothèse
n’est nullement applicable aux sables
de l ’île de Coll : car , ici il n’y a non-seulement
point de grands fleuves* mais à peine
apercoit-on un ruisseau dans toute l ’île.
Mull qui est l’île la plus voisine ne posc
p )
sècle aucune rivière considérable, il n’en
existe point non plus sur les côtes opposées
de la terre ferme. D’où peuvent donc
provenir ces sables? Trois suppositions se
présentent pour expliquer ce phénomène
de géographie physique.
i.° On pourvoit concevoir que la surface
du sol dans cette partie de l’Ecosse, n’a
pas toujours été telle que nous la voyons
aujourd’hui, que l ’espace de mer qui sépare
Coll et Mull de la terre ferme, n’exis-
toit pas , et que cette portion des Hébrides
formoit avec les côtes occidentales de l’E-t
cosse une seule et même terre qui pouvoit
alors être sillonnée par des rivières d’une
certaine étendue; dans cette supposition la
côte occidentale de Coll devoit être l ’ancien
rivage de l’Ecosse, et pouvoit recevoir ainsi
les sables chariés par ses fleuves. Je ne
fais qu’indiquer celte supposition sans trop
m’y arrêter, puisqu’elle présente une suite
d’hypothèses qui ne reposent sur aucun
fondement solide ; car outre qu’il faut conjecturer
que l’île de Coll faisoit autrefois
partie de la terre ferme , il faudroit encore
expliquer par de nombreux affaissements