( 5-40 )
l ’ancienne lunique écossaise. Leurs descen-
dans vivent encore dans ces montagnes ; ils
conservent avec soin les tombeaux de leurs
pères et montrent avec orgueil aux étrangers
les lieux où reposent leurs belliqneux
ancêtres, et la tradition de leurs exploits
se transmet de génération en génération.
Pennant, M.1 Faujas et tous les voyageurs
qui ont parcouru cette partie de l’Ecosse,
n’ont pas manqué d’aller à Dalmaly, chez
le forgeron Mac Nab pour voir les manuscrits
des poésies d’Ossian, q u i, selon la
renommée, étoient depuis long-temps possédés
par sa famille. La même curiosité
me conduisit à cette chaumière que
rien d’ailleurs ne distingue des autres cabanes
des montagnes ; j ’y entrai, je vis
Mac Nab, mais je ne fus pas plus heureux
que mes devanciers, je ne pus voir aucun
manuscrit. Ils avoient tous depuis long-temps
été envoyés, médit le vieux Mac Nab , à
Edimbourg, aux membres delà sociétéHigh-
landaise. Il me montra les anciennes armures
de ses ancêtres, car il se glorifie d’une
longue suite d’ayeux, tous forgerons comme
lui. Cette famille habite depuis plus de 4oc>
ans la même cabane. Dans les siècles de
féodalité, ils manioient successivement le
marteau et l’épee.
Un des ancêtres de Mac Nab travailla à
la construction du château de Kdchurn, plusieurs
d’entre eux sans doute contribuèrent
à le,défendre cpntre les attaques des clans
ennemis. Singulière vicissitude des choses humaines
! Le château du puissant Seigneur, du
chef redoutable est désert et ruiné; la cabane
de l ’humble vassal subsiste toujours et n’a ja mais
changé de maîtres. Il y a quelque chose
de respectable dans cette succession si
longue, de pères et d’enfans , qui se sont
suivis sans interruption dans une même
profession et dans un même lieu. Si comme
d’autres hommes dans une condition plus
relevée de la vie, ils ne comptent pas des
noms fameux, des guerriers illustres parmi
leurs ayeux, il est à présumer qu une conduite
sans reproche , un attachement héréditaire
aux vertus modestes , aux devoirs
d’un étçit obscur ont dû assurer à ces générations
consécutives , la protection de
leurs chefs et des lois.
Cet exemple de familles anciennes dans
Tom. II.