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fois au regard du spectateur, qui placé sur
Ce belvédère élevé, embrasse d’un coup d’oeil
près de la moitié de l’Ecosse ; à cette hauteur
et dans un horizon aussi immense, les
,détails disparoissent, mais l’ensemble est
aussi remarquable par la variété des objets
que par sa grandeur. Au midi et au levant,
une vaste plaine, fertile, cultivée et parsemée
de villes et de villages innombrables s’étend
au loin, et se termine à l’horizon par la chaîne
bleuâtre des collines du Galloway. La
dont on suit de l’oeil le cours dans toute son
élendue, le Forth, la Teith et mille autres rivières
moins considérables arrosent ce beau
pays, au milieu duquel s’élèvent les buttes
basaltiques, couronnées par les Châteaux
de DumbarlOn , de Sterling et d’Edimbourg.
Les collines qui environnent cette
dernière ville et le rocher de son château se
perdent dans l’éloignement, et ne paroissent
que comme de petites inégalités sur une surface
unie. Les légers nuages de fumée qui
montent au-dessus de Glascow indiquent
seuls la place de cette grande ville. Greenock
est plus rapproché; on voit la Clydé s’élargir
, s’ouvrir et bientôt se confondre, avec là
•mer sans borne, dans la large baye qui porte
son nom. Je revis avec un sentiment de
plaisir au milieu de ce beau golfe , les îles
d’Arran et de Bute que j ’avois parcourues
quelques mois auparavant, à une plus grande
distance encore, le roc conique d Ailsa
paroissant comme un point à l extrémité
de la plaine liquide , et la longue presqu’île
de Cantyre , entre le golfe de Clyde et 1 O-
céan atlantique. Si l’on tourne ses regards
Vers le nord et vers l’occident, il s’offre une
perspective bien différente. Ce sont de
longues chaînes de montagnes sauvages,
sombres et stériles qui se montrent par rangs
successifs les unes derrière les autres. Je
comptai vers le nord dix rangées de ces montagnes;
il n’y en a que sept vers l’ouest. Les
plus rapprochées, qu’obscurcit déjà la teinte
brune des bruyères qui les couvrent, sont
séparées par des vallées aussi incultes et
aussi sombres qu’elles mêmes. Plus loin les
rangs se serrent et se perdent enfin dans une
vapeur bleuâtre. Une multitude de petits lacs
sont épars dans les vallées et même jusque
sur les sommités des montagnes.
Quelques cimes plus élevées et plus sté