
micacé, et conservant une direction para-
lèl e à celle de ces couches qui sont à-peu-
près verticales.
J’avois fort désiré d’aller voir la pêche des
harengs et j ’attendois le soir avec impatience,,
d’autant plus qu’on m’avoit dit qu’une baleine
d ’une taille considérable étoit entrée
dans le Loch-Fine et poursuivoit les troupes
innombrables de ces poissons. Mais il survint
dans la soirée un tel orage de vent et de
pluie que je fus obligé à mon grand regret
de renoncer à ce projet.
L e 12 ¿doût. Désirant bâter mon arrivée
à Oban, je cherchai à me procurer une voiture
à Inverary , mais il me fut impossible d’v
trouver, ni char , ni cheval, ni véhicule
quelconque. Un gentilhomme anglais qui
parcouroit les montagnes , voyant mon em-
baras , in’offrit obligeamment uneplace dans
sa voiture , jusqu’à Bunawe ; cette circonstance
me procura , pendant une journée, la
société de personnes instruites et d’une
conversation aOgréable.
Nous quittâmes de bonne heure Inverary
et suivîmes long-temps une vallée inculte et
déserte ; le temps étoit sombre et pluvieux
et la route extrêmement monotone; au bout
de quelques lieues l’aspect du pays change,
on découvre un nouveau lac , c’est le Loch-
Awe. Celui-ci est comme les précédents,
long , étroit et environné de hautes montagnes.
Sa direction est la même que celle
des autres, du sud-ouest au nord-est. Mais
il ne communique avec la mer que par la
rivière qui en sort; ce n’ est plus un golfe,
c’est un lac d’eau douce comme Loch-Lo-
înond.
En voyant cette suite de lacs semblables
et parallèles entr’e u x , les uns d’eau de
mer , et les autres d’eau douce , on ne
peut résister à l’idée que ces derniers ont été
eux-mêmes, à une époque comparativement
récente, des golfes de l’océan, un abaissement,
de quelques toises seulement, du niveau
de la mer à suffi pour rompre la communication
entre ses eaux et celles du golfe. Ces
dernières renfermées dans un bassin isolé
auront par le laps du temps perdu leur salure,
lorsque les sels auront été entrainés à
la ïner par les rivières. C’est ainsi que je
me figure que les lacs Lomondet Aweont pu
devenir, de bras de mer qu’ils étoient, des