
plutôt moresques. La pierre dont il est construit
contribue encore à lui donner un
aspect bizarre, c’est une stéatile ou pierre
ollaire d’un vert clair. À l’exception d’un
vestibule de grande apparence avec deux
rampes d’escalier, [’intérieur de la maison
ne me parût nullement en harmonie avec
l'extérieur. Il est vrai que l ’ameublement
n’étoit pas encore achevé. Dans le vestibule
ou salle d’entrée je remarquai deux beaux
grouppes de statues faits en Italie ; mais on
s’étonne île ne voir dans le château d’un des
plus grands seigneurs de l’Ecosse aucun ta-,
hleau remarquable. Il est impossible en revanche
de se lasser d’admirer la beauté des
jardins et du pare, ainsi que la situation du
château même. Des arbres de la plus haute
taille forment des grouppes sur les gazons ,
des bosquets environnent le boulingrin; et les
plantations s’étendent au loin sur les collines.
Un joli ruisseau traverse en serpentant toute
l’étendue du pare, et coule entre des touffes
d’arbres et d’arbustes qui baignent leurs
branches dans ses eaux rapides.
Le duc d’Argyle n’a point fermé aux étrangers
l’entrée de sa belle terre. Chacun peut
sans permission , sans être accompagné de
concierges et de cicerones avides , parcourir
à loisir toutes les portions de son domaine s y
promener, s’y établir sans que qui que ce soit
vienne l’inquiéter. Cette liberté inspire un
sentiment d’aisance qui ajoute beaucoup au
plaisir. L’étranger qui erre dans ce séjour
peut se figurer dans ses rêveries qu’il est
lui-même le maître de ces bois épais , de ces
gazons ,.de ce beau lac ; aucun objet importun
ne vient dissiper de telles illusions.
Grâces en soient rendues au propriétaire de
ces lieux enchanteurs ! c’est là une manière
noble de faire partager scs jouissances.
„ l im e tardoit d’aller visiter la carrière de
porphyre d’où ont été tirées les belles masses
qui soutiennent et protègent la chaussée.
Cette carrière est située au nord du château et
au pied d’un monticule conique assez élevé
près de la route de Dalmaly , on Fa ouverte
, ainsi que Fa dit M.r Faujas , dans
un banc de porphyre à base de petro-
silex ou feldspath compact ceroide. Cette
roche forme un lit de près de quinze pieds
d’épaisseur ; je ne répéterai pas ici les observations
déjà faites par M, Faujas et que