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s’emparer de la ville de Sterling, et assié-*-
géoit le château où s’étoit retirée la garnison
anglaise , sous les ordres du brave général
Blakney. Le général Hawley , dans l ’intention
de secourir une place aussi importante,
s’avança d'Edimbourg ' a O vers SterlingO.
Cet officier , trop confiant dans ses forces
, s’étoit vanté de pouvoir , avec deux
régimens de cavalerie, mettre en déroute
l’armée écossaise, et il venoit de faire élever
à Edimbourg deux gibets pour les prisonniers
que le combat devoit lui livrer.
Lord Kilmarnock, avec la cavalerie du Prétendant,
éloit à Falkirk, et, à l’approche de
l’avant-garde anglaise, il se replia sur le
corps d’armée qui assiégeoit Sterling. Charles
Edouard fit aussitôt ses dispositions pour
marcher à la rencontre des Anglais. Autant
il avoit évité une bataille pendant qu’il étoit
sur le sol anglais, entouré d’ennemis, et sans
espoir de secours en cas d’une défaite, autant
il trouvoit le moment actuel favorable
pour tenter la fortune : les renforts qu’il
avoit reçus en hommes et en argent, la confiance
qu’inspiroienl à ses troupes et les succès
de Prestonpans, et l ’idée de combattre
dans leur propre pays, la possibilité d’une
retraite au sein des montagnes ; enfin, l’absence
du duc de Cumberland , qui étoit
l ’ame de l’armée anglaise, tout invitoit ce
Prince à chercher le combat. Aussi n attendit
il pas d’être attaqué ; il marcha en avant,
et surprit les Anglais avant qu’ils eussent eu
le loisir de prendre leur position. L’attaque
commença de la part des Ecossais par un
feu très-vif qui mit le désordre dans la ligne
anglaise ; mais la déroute ne fut complète
que lorsque les Highlanders, jetant leurs
fusils , eurent mis le sabre à la main, et,
en poussant leurs cris sauvages , se furent
élancés sur l’ennemi qui plioit. Une pluie
abondante, poussée par un vent violent,
interdisoit l’usage des armes a feu , et les
Anglais n’avoient que leurs baïonnettes pour
résister au choc des larges épées écossaises.
Leur artillerie, qu’ils n’avoient pas eu le temps
de traîner sur les hauteurs , ne pul leur être
d’aucun secours , et tomba au pouvoir des
Ecossais. La perte de l ’armée royale fut considérable
| des drapeaux, des munitions abondantes
restèrent sur le champ de bataille. La