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gouffre avec violence clans ce canal où elle
forme un rapide courant. La surface des
eaux du Loch Elivè’elant encore fort audes-
sous de celle de la mer, puisque le mouvement
ascendant n*a pu lui être communiqué
qu’à travers cet étroit passage ,. les eaux du
canal se précipitent en cascade dans le lac,
jusqu’au moment où le lac et la mer ont pris
un même niveau, ce qui a lieu peu après
l’heure de la pleine mer. Le contraire arrive
lorsque la marée descend, la mer se retirant
très-rapidement, le niveau du lac se trouve
alors au-dessus de celui de) Océan, il faut un
certain temps à son trop plein pour se vider
par l’etroit canal; un fort courant s’établit du
lac à la mer, et il se forme une cascade dans
un sens opposé a celle qui avoit lieu six
heures .auparavant.
On a cependant établi un bateau de passade
dans un endroit qui paroit si dangereux,
mais il n’est en activité que dans les heures
où la mer est parvenue à sa plus grande et
à sa moindre hauteur.
.Quelques milles plus loin , je laisse à ma
droite les ruines du château et de la chapelle
de Dunstaffnage '■ ancienne résidence royale
bâtie sur une presquile; la tradition attribue
la fondation.de ce fort à un. roi Calédonien
contemporain de Jules César. Ces masses gothiques
font un bel effet au milieu d’une
contrée si sauvagei De là je commençai a appert
e Voir l’Océan atlantique et la longue île
de Lismore dont la forme est celle d’une colline
peu élevée ; elle me paroissoit couverte
de bois, mais c’étoit une illusion; quoiqu’elle
soit assez fertile en seigle et en pâturâmes,
il n’y croît pas d’arbres. A l ’entrée
d/Oban je passai au pied d un roc a pic de
poudingue grossier, alternant avec des lits de
pierre calcaire et d’argile schisteuse. Mr. Play-
fair qui a éxaminé ces roches y a trouvé le
même phénomène observé par Mr. de Saussure
dans les poudingues près d Alassio (Pc.
dans les yüpes §' ?.55o.) Les fractures de ces
poudingues sont si unies et si égalés qu on les
diroit coupées avec un instrument tranchant,
et ce qu’il y a de plus remarquable c’est que les
cailloux même les plus durs, n ontpointéte détachés
de leur emboîtement, mais qu ils sont
tranchés aussi nettement que le reste de la
masse.
J’arrivai à Obanoùje rencontrai de jeunes
écossais de ma connoissauce qui alloient