
Long qui Pavoisine n’est plus comriie Loch
Lomond, un lac d’eau douce, riant , paisible
et entouré de rivages verdoyants et baisés
; on ne voit plus ici les arbrisseaux baigner
leurs branches clans des eaux calmes et
pures. Le Loch-Long est formé d’eau salée,
c’est un golfe de la mer, étroit, Joug et resserré
entre des montagnes stériles et nues ; il participe
aux marées de l’océan ; aucun arbuste
ne croît près de ses bords ; les âpres rochers
que le reflux laisse à découvert softt tapissés
ça et là d’ulves et de fucus qui répandent au
loin une odeur de marine. Parmi les montagnes
primitives qui bordent le golfe au nord
et à l’ouest, je remarquai celle qui porte le
nom d’Arlhur’s-seat ou Colder. Un éboule-
menl a enlevé la sommité de là montagne
qui se termine à présent par une crete bizarrement
denlelee. Le lac a Arroqhuai n a.
guères plus d’une demi lieue de largeur ; je
le traversai clans une petite chaloupe, et je fus
amusé pendant cette courte navigation par le
spectacle d’une troupe de Marsouins (Delphi-
nus PJiocena) qui poursuivoienl des harengs»
Ces petits cétacées sembloient rouler à fleur
d’eau, tantôt disparoissant tout-à-fait, tantôt
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'élevant au-dessus de sa surface leur dos arrondi
et muni d’une épaisse nageoire. Ils
exécutoienl lêürs mouvements tous ensemble
avéc une grande rapidité.
Je rejoignis la grande roujè de l’autre côté
du lac ; je n’a vois point pu trouver de guide
à Arroqhuar , tous les hommes étoient à la
pêche du hareng: ayant rencontré à la petite
auberge, près de laquelle je débarquai, des
charretiers qui alloient à Cairndow , je mis
mon bagage dans leur char et je fis roule
avec eux. Où peut dans cè pays confier avec
la plus parfaite sécurité sa personne et ses
effets au premier Venu, et l’on trouve souvent
de l ’agrémént à écouter D les montagOnards
écossais qui unissent un graild fond de bon
sehs à un esprit naturel assez original et
très-communicatif. Leurs récits se ressentent
de là tournure poétique que donne à ce
peuple unë imagination vive > l’amour du
merveilleux, et d’antiques superstitions.
La vallée dé Glen-Groe par son aspect sévère
et désert, rappelle les cols les plus élevés
des Alpes, et si l ’on y voyoit de la neige,
on croiroit passer le St. Bernard; dans cette
gorge étroite on n’aperçoit pas un seul arbre,