
le lointain l’apparence d’une rivière ; un où
deux islots seulement se vovent sur le premier
plan. Les bords du lac sont encore couverts
de bois et de prairies, mais les arbres
et la verdure cessent de croître sur les flancs
des montagnes nues et stériles qui l’entourent..
Mes bateliers ne manquèrent pas de me
faire observer les curiosités du pays. Ici sur
un islot escarpé, sont les ruines d’une tour
habitée autrefois, me dirent-ils, par un brigand
qui faisoit de fréquentes incursions
dans les domaines voisins du lac et en particulier
dans la belle terre de Roesdue, propriété
du chef des Colquhouns, pillant et
mettant à contribution seigneurs et vassaux.
Dans une autre île étoit jadis un couvent de
religieuses qui lui a fait donner le nom qu’elle
porte aujourd’hui, Inch Ceaillach, île des
vieilles femmes. Dans une autre encore il
existe un établissement destiné à servir de
retraite à des personnes aliénées appartenant
à des familles riches. Enfin ils me racontèrent
dans de grands détails la guerre
des deux clans Colquhoun et Macgregor ,
en me montrant tous les lieux où se sont
passés les principaux événements de celle
gttërre. Le récit de tant de combats marqués1
par des traits de cruauté et de férocité inouies*
se trouve consigné dans les histoires particulières
des familles et des tribus écossaises.
C ’est d’après de telles autorités, plus authentiques
que celles des bateliers de Luss, que
je vais rapporter en peu de mots les circonstances
les plus frappantes de ces expéditions
féodales qui peignent et l’esprit du temps et
les moeurs de ces peuplades sauvages et
belliqueuses.
En l’année 1602, après de longues querelles
entre Allaster Macgr egor, chef de la puissante
tribu de ce nom, et le laird de Luss SirHum-
phry Colquhoun , on voulut traiter de la
paix, et on convint de se rencontrer pour cet
effet dans le vallon de Glen Fruin sur les
bords du Loch Lomond. Les deux chefs
arrivèrent au lieu du rendez-vous, escortés
chacun d’une troupe considérable de leurs
vassaux bien armés, et prêts à terminer le
différent par la voie de armes, si l’on ne pou-
voit s’accorder sur les conditions de la paix ;
c’est ce oui ne manqua pas 1 i l d’arriver ; on ne
s’entendit pas, et un combat acharné commença
; les Macgregors furent victorieux >