C 3o4 )
jour, ou que les colonnes étoient assez éloignées
les unes des autres, pour donner
passage à la lumière ; ce qui n’est nullement
le cas, puisque la grotte est renfermée dans
la masse même de l’île.
C H A P I T R E I I I .
I le d ’Iona et retour à Staffa.
Notre bateau vint nous chercher à l’entrée
de la grotte : il fallut partir, et cependant je
n’avois point encore eu le temps de parcourir
toute l’île, et d’en étudier la minéralogie.
Je résolus , en conséquence , de profiter du
premier beau jour pour faire une seconde
visite à Staffa, uniquement dans ce but. Je
réserve pour le moment où je raconterai cette
course à parler de la composition géologique
de l ’île. En quittant Staffa nous nous dirigeâmes
sur l’île d’Iona qui est à cinq lieues
au sud. Nons jouîmes d’abord d’une perspective
étendue sur la rangée basaltique qui
s’étend depuis l’île de Booshalla jusqu’à la
grotte des Cormorants située à l’ouest de la
gt’otte de Fingal. Je pris une esquisse de cette
belle vue qui comprend la portion la plus
intéressante de l’île.
Entre les grottes de Fingal et des Cormo-
ranls, on voit une autre caverne plus petite;
là les prismes n’atteignent plus le bord dé
l’eau,mais ils reposent sur un lit d’une roche
couleur d’ochre jaunâtre qui me parût res-*
sembler à de la wakke ou à du fer argileux.
C’est dans cette roche qu’est creusée la petite
grotte qui porte le nom de grotte du bateau
(Boat’s Cave}. Le dessin de Mr. Faujas
qui représente cette vue est très-défectueux.
D’abord il ne donne aucune idée de ce lit de
•wakke sur lequel reposent les colonnes à
l’ouest de la grotte* de Fingal, et la petite caverne
du bateau y est même totalement omise.
Ensuite il ne rend point la perspective del’île>
et enfin il offre sur le premier plan ungrouppé
de colonnes basaltiques qui n’ont jamais existé
que dans l'imagination du dessinateur. Il est
aisé de voir que ce dessin n’a pas été fait d’après
nature.
Le vent ayant foibli, nos matelots eurent
recours à la rame. Joyeux et animés paê
leurs chants gaelics,et par le whisley que nous
Tome II. 30