
faisions près de sept milles par heure : aussi
en moins de deux heures nous atteignîmes
la partie méridionale de l’île de Bute , et
côtovant les rivages de très-près, nous
passâmes dans le détroit qui sépare Bute
des petites îles Combray ; elles sont peu
élevées, et n’ont guères plus de deux milles
de longueur.
L ’une d’elles , offre les ruines d’ua
fanal élevé jadis pour diriger les vaisseaux
qui traversoient ce détroit dangereux. Ce fanal
a été abandonné, depuis qu’on en a bâti
un autre fort grand et fort beau sur l’autre
Combray.
Ces deux îles, ainsi que la pointe méridionale
de l’île de Bute , sont rocailleuses. D ’après
la tendance qu’ont les rochers à prendre
une forme prismatique , je présume que ce
sont des basaltes ou des diabases. Us sont
recouverts de pâturages fertiles, où paissent
en grand nombre des moutons et des vaches.
Impatient de débarquer sur un rivage que
j ’étois curieux de connoître , je pris le petit
canot pour aller à terre , tandis que M.r
Sh*** , qui s’amusoit h gouverner le grand
bateau, continua sa route par eau jusqu’à
C 83 )
Rothesay, où nous devions nous rejoindre.
Je n’eus pas plutôt débarqué , que je fus
frappé de la différence marquante qui existe
entre l’île de Bute et celle que nous venions
de quitter , relativement à l’aspect du pays,
au climat, aux productions , aux habitans
même et à leurs demeures. Au lieu de l’air
froid et de l’aspect sombre d’A r ran , je
trouvai un climat doux, une riche végétation
, des prairies du plus beau vert émaillées
de fleurs qui embaumoient l’air , des rochers
couverts d’arbustes divers et de jolis
églantiers fleuris. Bientôt j ’arrive auprès de
la superbe terre de Mount-Stewart, qui
appartient au marquis de Bute. Là, de beaux
jardins sont environnés d’arbres de toute
espèce, qui étendent leurs branches jus-
ques sur les eaux du golfe. Un palais de
la plus élégante architecture , s’élève au
sommet d’un tertre de gazon , et au milieu
de groupes de charmans arbrisseaux et des
plus beaux arbres de haute futaie. Les oiseaux
du printemps volligeoient par milliers
dans ces bosquets qui retentissoient de leur
ramage varié. Mes oreilles , accoutumées
depuis quelque temps à n’entendre que les