
gager dans des contrées inconnues, défendues
par la nature et par un peuple belliqueux.
Vassaux des Rois d Ecosse, les IIi<,rh-
landers ne s’étoient jamais complettement
soumis à leurs lois, et sembloient être plutôt
leurs alliés que leurs sujets. Ils sont restés
inaccessibles à toutes les révolutions qui depuis
bien des siècles, ont bouleversé la face
de 1 Europe. Il n est donc pas étonnant que
1 on retrouve dans ce petit coin de terre, séparé
du monde entier, les restes inaltérés de
ces peuplades sauvages qui habitoient au
temps des Romains les contrées septentrionales
de l ’Europe.
Il n en est pas ainsi des habitans des régions
fertiles et peu élevées qui forment la
partie méridionale et orientale de l’Ecosse,
envahie successivement par les conquérans
qui ont, h diverses époques, soumis les Bretons
à leurs lois. Ils ont vu s’opérer dans
leurs moeurs et dans leur langage, les chan-
gemens dont l’histoire de tous les peuples
européens nous offre le tableau.
Je n’entreprendrai point ici de démêler,
à travers la profonde obscurité qui recouvre
cette période, l’origine des deux
peuples qui habitent l’Ecosse et les anciens
rapports qui existent entr’eux, ce sont les
objets d’une grande controverse parmi les
sàvans.
Quelques historiens ont émis l’opinion que
dans l’origine, une même nation, venue des
parties du continent habitées par les Celtes,
occupoit toutes les régions septentrionales
de la Grande-Bretagne, et avoit peuplé par
des émigrations successives, les contrées du
nord de l’Irlande.Selon eux ce peuple se don-
noit lui-même le nom de Gaèl, mot qui veut
dire étranger, dans la langue celtique. Les
Romains désignèrent le pays que ces peuples
habitoient, par le nom de Calédonie, d a-
près la réunion du mot Gaèl avec celui de
Dun, qui, en Celtique, signifie montagne.
Les tribus de cette nation nomade et sauvage,
vivoient sous le gouvernement de leurs
chefs particuliers, et n’avoient point songé
h se réunir sous le commandement d’un seul;
mais lorsque les progrès des légions Romaines
eurent porté jusques dans ces régions lointaines,
la terreur de leurs armes, les Gaëls
ou Calédoniens, sentirent la nécessité de donner
à un chef suprême le commandement