
duisit les orgues et les choeurs dans les ca-
thédrales et les abbayes de l’Ecosse. Il avoit
lui-inême composé la musique des choeurs >
et il aimoit à jouer de la harpe et du luth*'
Nous trouverons à l’appui du témoignage
des Ecossais , un passage d’un écrivain célèbre
d’Italie, dont lé jugement, en pareille
matière, est bien plus propre à faire impression
que celui des savans du nord*
Tassoni, dans ses Pensieri diversi, dit,
qu’à la fin du seizième siècle, l ’un des plus
habiles musiciens de l’Italie, le Prince de
Venosa, Carlo Gesualdo, admira et imita
même le genre de musique, inventé par le
Roi Jaques I ." d’Ecosse. Tassoni parle de
cette musique comme d’una nuova musica
lamentevole e mesta, differente de tutte le altre,
description juste et qui caractérise bien la
musique écossaise.
Je ne suivrai pas l’auteur de la dissertation
dans les conclusions qu’il tire de ce passage,
lorsque non content d’ôter à l ’italien
Rizzio, le mérite d’avoir perfectionné
la musique écossaise, il cherche à nous
prouver que c’est cette musique même qui.,
adoptée en Italie, a donné à la mélodie ita-
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lienne, ce charme qui la met au-dessus d<i
toutes les musiques modernes.
La musique, en usage dans laBasse-EcossCy
et qui est le plus généralement connue ^
sous le nom de musique écossaise, me pa-
roît tirer son origine de la musique gaélique
qu’on retrouve encore aujourd’hui chez les
habitans des montagnes. Le trait caractéristique
qui distingue de toutes les autres,
cette mélodie simple et imparfaite, est l’absence
presque constante de deux des notes
qui constituent notre gamme, savoir, la
quarte et la septième. Dans les airs les plus
simples de la musique gaélique, dans ceux que
l’on chante communément dans les Hébrides
et dans les parties de la terre-ferme les plus
sauvages et les moins fréquentées par les
étrangers, j ’ai observé que ces deux notes
manquent constamment. On doit même,
croire, que la gamme gaélique ne se compose
que de cinq notes qui, pour le tou
d’ut naturel sont, ut, ré, mi, sol, la. Ces
cinq notes et leurs octaves donnent naissance
à plusieurs combinaisons différentes,
et servent à former des airs particuliers
qui ont tous un fond de ressemblance* Il