
cultes, ou en grouppes de petites collines en
partie recouvertes d ¿4rundo areriaria et
d autres plantes des lieux sablonneux. Ces
roseaux longs et piquants reposent par leur
verdure, les yeux fatigués de la blancheur
éblouissante des sables ; mais leur présence
est bien plus précieuse encore par la faculté
qu’ils ont de retenir le sable au moyen de
leurs racines filamenteuses. 'Les dunes, qui
ne sont pas encore eouvertés de ces herbes,
sont sujettes a être enlevées par les vents et
a changer de place. J’ai ouï dire aux habiîans
de l’île que pendant les terribles tempêtes
qui bouleversent les éléments dans les mois
de 1 automne et de l’hiver, ces monceaux de
sable soulevés par les ouragans, forment d e-
pais nuages qui se répandent en tourbillons
d un côté de l’île à l’autre. La surface du
sol varie alors à chaque instant; on voit souvent
au printemps s’élever de hautes dunes de
sable, là où 1 été précédent on ne voyoit
qu’une longue plaine uniforme, et la place
occupée par des grouppes de collines être nivelée
comme une plage unie. Dans ces ino-
meris affreux, 1 homme et les animaux
fuient le conflit des éléments ; cette portion
de l’île devient tout-à-fait impraticable,et
ne présente de loin que l’image du chaos et
de la désolation. Vaste amas de débris,
restes informes de rochers réduits en poussière
par l’Océan qui déployé ici toute sa
force, ces sables auroieut bientôt couvert
l’île entière , si la nature bienfaisante n’avoit
placé là de foibles roseaux qui par l’entrelacement
des fibres de leurs racines, arrêtent
les petits grains si légers et si mobiles.
Mr. Maclean de Coll, sentant combien il
est important de laisser ces plantes se multiplier,
a défendu aux habitans de l ’île d en
arracher un seul pied. Avant une telle prohibition,
ils avoient coutume d’employer ces
herbes à faire des cordages.
Si dans la partie méridionale de l’île ,
les déserts de sable offrent un aspect aride
et stérile , il n’en est pas moins vrai que la
constitution sablonneuse du ter rein a sous
bien des rapports de grands avaulages. Elle
entretient la sécheresse de la terre , dans un
climat si extraordinairement pluvieux. Aussi
j’observai Tfue de toutes les îles que j’avois
vues jusqu’alors, Coll étoii la moins humide.
Le sol n’étant pas détrempé et marécageux,