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Il semble qu'on ait voulu compenser par la
diversité du rythme, la pauvreté du chant,
et en effet, il a fallu pour indiquer les temps
de la mesure, employer des signes beaucoup
plus variés que ceux de notre musique. Quoi«
que l’absence de la quarte et de la septième
forme le caractère principal de la musique
gaélique ; ces deux notes cependant, n’y sont
pas entièrement inconnues, on les trouve
dans quelques chants probablement d’une
origine plus moderne et déjà moins sauvage
; mais elles n’y paroissent qu’accidentellement
, et loin d’être une partie nécessaire
de la mélodie, il semble qu’on évite
de s’arrêter sur ces notes qui ne sont que
des espèces de ports de voix et presque toujours
syncopées.
Comme je me propose de traiter ce sujet
avec plus de détail, lorsque je parlerai de
la musique des montagnards Ecossais, je
me contenterai d’observer ic i, que l’absence
de deux notes aussi importantes dans notre
système musical, rend nos règles daccompagnement
et de basse fondamentale, totalement
inapplicables à la musique gaélique ,
puisque sans la septième ou la note sensible,
( XI7 )
nous ne pouvons jamais déterminer le ton
avec certitude. Mais cette absence ne doit
point être regardée comme une omission
accidentelle , car elle est trop régulière, ni
comme une preuve de l’ignorance des High-
landers et de leur incapacité à saisir nos
règles musicales: l’intention D ' d’éviter ces notes
est trop marquée et trop constante pour ne
pas y reconnoître les indices d un système
de musique tout différent du nôtre. Un fait
bien remarquable nous porte à regarder ce
système musical comme étant de la plus
haute ancienneté. Le seul peuple chez lequel
nous en trouvions un, analogue à celui
qui nous occupe, est aussi un peuple, dont
les annales remontent à l’antiquité la plus
reculée, et qui, depuis un grand nombre
de siècles, a conservé de même, sans aucune
altération , les moeurs, les usages et les
arts de ses pères, La musique des Chinois,
autant que nous pouvons en juger par les
écrits des missionnaires et du Père Amyot
en particulier, a précisément les mêmes caractères
distinctifs que la musique écossaise,
« Les Chinois, » dit Amyot, ( Nouveaux
Mémoires sur Iq Chine) , « ne comptent dans