
dont les plus éloignées du centre sont d’une
extrême ténuité ; on croit en les voyant contempler
un ouvrage de l’art, du travail le plus
minutieux et le plus exquis, ou bien une de
ces masses de coraux et de madrépores qui
étonnent par la finesse de leurs moindres
filets.
Nous prîmes en retournant h Ulva la
même route que nous avions suivie en allant
:nos matelots redoublèrent de zèle, et chantèrent
leurs choeurs sauvages avec une ar-
deur nouvelle. Nous débarquâmes à Ulva sur
des rochers couverts de plantes marines ; ces
végétaux ont une surface si lisse et si glissante
qu’on risque en marchant dessus , de
tomber dans la mer, si l’on n’y fait attention.
L e Dimanche 16 Août. Un vent impétueux
accompagné d’un déluge de pluie régna
toute la journée, et nous ne sortîmes pas
d’Ulva house.
Le 17 Août. Enfin le ciel devenu serein
nous promit une journée superbe ; je m’estimai
heureux de pouvoir si tôt après mon
arrivée à Ulva, partir pour Staffa avec l’assurance
d’un temps favorable ; bien des
voyageurs constamment contrariés par les
pluie^ , les vents et la mer, se sont vus obligés
1 après une attente de plusieurs jours, de
quitter l’Ecosse Sans avoir atteint cette île dont
ils avoient été si rapprochés. Nous nous embarquâmes
de bonne heure dans le même
bateau qui nous avoit menés àGnbon. Cette
fois ci le Piper avoit pris sa cornemuse et, à
notre départ, les échos des rochers voisins
retentirent des sons bruyants du pibroch ou
marche de Clanranald. Chaque Laird hébri-
dien a son joueur de cornemeuse qui l’accompagne
dans ses courses sur mer, ou lui
joue les marches de sa tribu pendant ses repas
lorsqu’il reste dans son château. Nous
avions cette musique sauvage à Ulva-house’
tous les jours à l’heure du diner, et lors-
même que le Piper éloit placé hors de la
maison, il étoil presqu’impossible d’entendre
la conversation. Mr.Macdonaldapour Piper
un Mackarter d’une famille qui depuis longtemps
fournit auxMacdonalds des joueurs de
cornemuse. Cet homme excelle dans son art,
et il se plait à exécuter sur son instrument
les plus grandes difficultés.
Nous suivîmes les rivages d’Ulva plus loin