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une contrée aussi barbares, tinrent inspirer
au peuple une sainte vénération pour le monastère
d’Iona et pour ceux qui l'habitoient r
plusieurs des moines furent mis au rang des
saints, et leurs noms figurent encore de nos
jours dans la légende; ce qu’on croira plus
difficilement, c’est que l’île elle-même ait été
canonisée, et adorée sous le nom de Ste. Co-
lumb Killa; c’est pourtant ce que nous assure
le judicieux Pennant. Ne paroit-il pas plus
probable que l’on aura confondu le nom de
l’île alvec celui de St. Columban, et que ce
saint homme aura été adoré à la fois sous
ces deux dénominations.
Tous ces titres h l’iiommage et à l’admiration
des fidèles, n’empêchèrent pas la cour
de Ilotne de prononcer de fortes censures contre
les Chanoines de Iona qui, observant la
régie des moines d’Orient, différoient de l’église
romaine par la tonsure et la célébration
de la Pâques. Le Pape Grégoire envoya en
Ecosse, comme Légaf, un Augustin ignorant
et fanatique, pour ramener h l’obéissance
du St. Siège les Chrétiens de la Calédonie.
Bucbanan déplore, avec raison, les funestes
effets de cette mission q u i, à l’occasion de
légères différences dans le cérémonial, fit
succéder à un culte pur , à une religion éclairée,
une foule de pratiques superstitieuses et
m- u t ile s . •$£»r
Une invasion des Danois en 807, fut en- p|,
core plus funeste à l’abbaye d Ï-Colm-Kill;
plusieurs moines furent massacrés , les au-*
très prirent la fuite, et le monastère resta * | I
plusieurs années abandonné et desert. Apres
l’expulsion de ces hordes dévastatrices, il fut
rendu à son ancienne destination; des Bene- *
dictins de la congrégation de Clugny y remplacèrent
les Chanoines, et demeurèrent en £
possession d ’I-Colm-Kill jusqu a la Réformation.
Plus tard, l’Evêquede Man et de Sodor
vint établir sa résidence h Iona , et contre
les usages écclésiastiques, ce Prélat se trou- , ^
voit soumis à la suprématie de l’abbé d’IColm
Kill. Les historiens qui rapportent le
fait n’en donnent pas d’explication satisfaisanté.
Enfin la réformation vint mettre un
terme à l’antique splendeur de cette petite 1
île ; non seulement les moines furent expulsés,
mais les édifices religieux furent dévas- :
tés et laissés en ruine. Les tombes de tant
de Monarques, de Prélats et de Chefs des triy
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