
M.r Hume, dans un discours prononcé au
Parlement le douze Juillet 1812 , présenta à
la cliambre des Communes des rapports officiels
sur le nombre comparatif des individus
prévenus de crimes dans les trois royaumes,
depuis i8o5 à 1810 inclusivement, et il établit
la proportion suivante.
En Irlande , le nombre des prévenus a
été à celui des habitants, comme x à 1762,
en Angleterre comme 1 à 1988 , et en
Ecosse comme 1 à 20,239 (x).
Les progrès qu’a fait la basse classe en
Ecosse dans la culture intellectuelle, ont naturellement
réagi sur les classes supérieures
de la société, en y développant une louable
émulation. Cette impulsion fortement secondée
par le principe qui anime dans ce pays
les établissements d’instruction publique, a
tourné l’esprit des Ecossais vers un genre
d’étude fort différent de celui qui occupoit les
Anglais. Tandis que dans les collèges et les
universités de l’Angleterre, 011 dirigeoit la
jeunesse vers des éludes purement littéraires
et classiques,et qu’on s’appliquoità lui former
( 1 ) Bibliothèque Universelle, Janvier 1 8 1 6 .
le goût et le style, en Ecosse le système1
des universités éloit de porter l’esprit des
jeunes gens vers l’élude des sciences et de la
philosophie, et par là, de développer leur
raison et leur jugement.«I . Aussi les AngOlais
connoissoient-iîs mieux l'antiquitÉ et les
beautés des poètes , et les Ecossais les
choses et les hommes.
La différence des systèmes se fait surtout
remarquer de nos jours, par la manière dont
les individus des deux nations qui doivent
entrer dans le Parlement, se préparent à
jouer un rôle honorable dans celte belle
carrière. Les jeunes Anglais étudient en
général avec plus de soin , le prestige de
l’éloquence, l’art d énoncer avec élégance
et avec force des idées neuves et brillantes
, ils se rendent maîtres de la parole
et en calculent habilement les effets ,
ils aspirent à un rang distingué parmi les
orateurs de la Chambre. Les Ecossais au
contraire, s appliquent plus particulièrement
à la théorie de la législation , de l ’administration
et de l’économie politique; moins
brillants dans les débats de la Chambre des
Communes, que forts de raisonnement et