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ï> leur échelle musicale, depuis les siècles
» les plus reculés, que ces cinq notes, koung,
» cliang, kio, tche,yu; qui correspondent à
to notre f a , serf, la, ut, ré.» Il est évident,
qu’en prenant le fa pour la tonique c’est
aussi la quarte et la septième qui manquent;
mais le père Amyot, qui a cherché à concilier
le système Chinois avec nos systèmes
de musique moderne , remarque , « qu’ils
» ont eu connoissance des notes qui parois-
» sent leur manquer, et que leur pieri koung
» qui correspond à notre mi, et le pien tche
» ou si, complètent leur gamme, et rem-
» plissent les prétendus vides q u i, dans le
» système adopté par ce peuple , paroissent
» au premier abord attendre toujours quel-
» ques nouveaux tons. » Les Chinois au-
ïoient donc, de même que les Lcpssais,
nne gamme composée de cinq notes principales
et de deux autres purement accidentelles
et comme subordonnées, qui corres?
pondent aussi à la'quarte et à la septième
de notre gamme européenne. Ce rapprochement
entre deux peuples aussi différens
par leurs moeurs, leur langage et leur his-
tpire, et placés aux extrémités les plus re-
( I
culées du monde ancien, m’a paru trop nou*
veau et trop piquant pour le passer ici sous
silence , quoique j ’aie dessein d’y revenir
dans un des. Chapitres suivans.
Ce qui prouve évidemment que la musique
des Lowlands dérive originairement
de celle des Highlands , c’est que dans les
airs même les plus modernes, dans ceux qui,
par conséquent, se rapprochent le plus de
notre genre de musique, on retrouve fréquemment
l ’omission de la- quarte et de la
septième. Cette circonstance occasionne des
sauts et des transitions brusques qui étonnent
les étrangers, accoutumés à une mélodie
plus parfaite et plus nuancée.
L’auteur de la dissertation citée plus haut,
n’a point su saisir ce caractère qui, s’il l’avoit
bien connu, l’auroit guidé dans ses recherches
sur l’histoire de la musique écossaise. Il se
contente de donner en peu de paroles,
les anciens airs écossais comme des airs
simples et sans art, composés d’une seule
partie, et adaptés à la portée d’un instrument
fort simple qui ne donne que peu
de notes et n’a aucun demi-ton, dièze ou
bémol;. « Ces chants, » ajoute l’auteur,