
plus foncée. Au chalumeau , ce basalte se
fond aisément en un globule de verre opaque
d’un beau noir , attirable à l’aimant. La
roche elle-même, dans son état naturel, fait
mouvoir l’aiguille aimantée. Cela provient
de la quantité de fer qui entre dans la composition
du basalte ; on reconnoît encore ce
métal à la couleur de rouille que prennent les
surfaces des prismes exposées à l ’action des
éléments. Je n’ai vu dans Staffa aucune
roche au-dessous du basalte , si ce n’est un
lit de wakke ou de fer argileux , couleur
d’ochre , qui dit- on renferme de beaux
fragments de cristaux de quartz brun. Ce
lit, qui se prolonge sous les colonnes basaltiques
au nord de la grotte de Fingal,renferme
celle du bateau, et se fait aisément remarquer
par sa teinte jaunâtre. Jenepus point atteindre
cette dernière grotte, on n’y arrive que
par eau , la marée et la vague empêchoient
d’y aborder. On vo it, en revanche , au-
dessus de la grotte et de la longue muraille
qui borde la chaussée, une masse
épaisse et arrondie que j ’ai comparée plus
haut à un énorme entablement ; elle est
formée de celle espèce de conglomérat gros^
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sier , que Werner nomme trap tuff
(tuff trapéen). C’est, autant du moins
que je pus l’apercevoir du pied des hautes
colonnes qui le supportent , un mélange
de tronçons de prismes de diverses grosseurs
, et en différentes directions, qui sont
unis et cimentés les uns aux autres par
une pâte calcaire ; souvent le nombre des
tronçons est tel qu’on n’aperçoit presque
pas la pâte qui les renferme. De nouveaux
lits de basalte, tantôt informé et tantôt prismatique
, recouvrent le tuff trapéen et
forment la sommité de l ’île.
La petiteplage oùl’on aborde en arrivant à
Staffa est couverte d’énormes cailloux de basalte
noir,roulés et arrondis par la mer. Parmi
ces amas d’aliuvion on trouve des blocs de era- D.
nit rouge de la même espèce que- celui dont
la cathédrale de lona est bâtie. M. Faujas fait
mention de ces blocs de granit, et il est
probable , qu’il les a observés au même
endroit où je les ai vus , car il dit les avoir
trouvés dans la partie de l’île , où les courants
ont formé une coupure. O r , cet endroit
est le seul où l’on voie cette fente ou
ce ravin profond dont ilparîe, et qui semble
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