
réservoirs d’eau douce. Peut-être qu’un re*
trait peu considérable de l’Océan suffi roifc*
de même pour changer en lacs les golfes
salés, Loch Long et Loch Fine.
Le Loeh-Awe renferme vers son extrémité
septentrionale, un groüppe de petites
îles ; l’une d’elles plus boisée que les autres
est surmontée par les ruines pittoresques du
château d’Avre. Sur la rive opposée à celle
que nous parcourons, s’élèvent les hautes
et belles montagnes nommées Kruaehari beri;
leurs formes sont hardies et leurs pentes
escarpées. L ’orage qui couvrent le paysage
d’une teinte noire et triste , donnoit à cet
ensemble de ruines , de monts arides et déserts
, à ce lac sombre et agité par les vents,
un aspect imposant et sublime.
Nous arrivons bientôt à l’extrémité du
lac; là s’élèvent les ruines gothiques du
grand château de Kilchurn; Sir Colin Camp-'
bell, 1 un des chevaliers écossais qui partirent
pour combattre les infidèles, fit bâtir
ce vaste édifice à son retour en 1480. Ce
brave chevalier , l’un des ancêtres du Comte
de Breadalbane, étoit attaché à l’ordre de
St.' Jean de Jérusalem ; ses exploits lui mé«
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ritèrent le surnom de grand, et les Higblanderà
appellent encore les ducs d’Argyle, les fils
du grand Colin Mhic CaileanMhor. Plus loin
s’ouvre le champêtre vallon de Glen Orcby.
Cet étroit défilé bien cultivé , parsemé de
villages et arrosé par un beau ruisseau, contraste
agréablement avec les âpres rochers
qui le dominent de toutes parts. L’église de
Glenorchy bâtie sur une éminence, se présente
de loin d’une manière pittoresque. Ce
district donne son nom au fils ainéde la famille
de Breadalbane. Nous nous arrêtâmes
an petit village de Dalmaly situé à l ’entrée
de la vallée.
Les antiques tombeaux qui environnent
l’église arrêtèrent long-temps notre attention;
les figures qui les couvrent, quoique bien
grossièrement sculptées, ne laissent pas que
d’avoir de l’intérêt , car elles reproduisent
d’une manière frappante les costumes du pays
dans les siècles du moyen âge. Plusieurs
guerriers, jadis redoutés, gisent sous ces
pierres, des sculptures grossières les représentent,
les uns à pied, d’autres à cheval,
tous armés de leurs larges épées et couverts
de leurs boucliers , tous vêtus du phdibeg,