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la stéatite, et cependant elle estplus dure, plus
translucide, même que la stéatite pagodite ;
BiMstem des Allemands. La pierre avec laquelle
elle a sans contredit le plus de rapport
c est la serpentine noble, et surtout les variétés
les plus transparentes et les plus dures
de cette espèce. Je donnerai donc au caillou
d’Iona le nom de serpentine, en attendant
qu’un examen plus approfondi et une analyse
chimique exacte, nous apprennent si ce
n’est point une espèce ¡particulière, intermédiaire
entre le jade axinien, la stéatite pagodite
et la serpentine noble.
Voici an reste la description de cette jolie
substance. Sa couleur varie,entre le verd d’asperge,
le brun verdâtre et le verd jaunatre
clair; cette dernière couleur est la plus commune,
c’est aussi la plus recherchée par les lapidaires.
On ne la trouve qu’en cailloux roulés,
ou disséminée. Elle brille, tant à l’extérieur
qu’à l’intérieur, d’un éclat gras; elle est
très-translucide, presque transparente, surtout
dans les morceaux isolés de couleur claire
Sa dureté varie, ordinairement l’acier la
raye mais peu aisémept. J’en ai quelques
échantillons que la pointe d’acier peut à peine
entamer. Le cuivre y laisse toujours sa trace.
Cette dureté qui est fort supérieure à celle de
la stéatite,et qui rendlecaillou d’Iona susceptible
d’un beau poli, est plus grande que celle
du spath calcaire et approche de celle du
spath fluor. Cette pierre est douce et même
onctueuse au toucher ; sa cassure est inégale,
conchoïde applatie, ou écailleuse à petites
écailles.Au chalumeau elle est infusible,
mais elle perd sa transparence, devient d’un
blanc opaque et acquiert une plus grande
dureté.
On trouve cette serpentine disséminée en
masses de diverses formes et de diverses grosseurs,
dans les calcaires primitifs ou marbres
bl anes de l’île de Iona. Souvent dans les
cailloux roulés de ce marbre, la proportion
de la serpentine est égale, si ce n’est supérieure,
à celle de la pierre calcaire, Il est
très-probable que les cailloux détachés de
serpentine pure qu’on trouve assez abondamment
sur la plage où débarqua St.-Colum-
ban, proviennent d’un marbre semblable.
Les écueils et les rescifs qui bordent cette
plage, sont formés par une roche qu’on pren-
droit au premier aspect pour une serpentine
commune, à cause de ses couleurs, vives et de