
cris discordans des oiseaux de nier , que la
triste chant du coucou ou la voix rauque de
1 aigle, jouissoient, autant que mes yeux,
de ce changement de scène si subit. Cette
terre donne au fils aîné du marquis de Bute,
le titre de lord Mount-Stewart.
En poursuivant ma route , je voyois avec
plaisir la richesse de celte île , l’air d’aisance
et de prospérité des habitans , les fertiles
champs de b lé , de pommes de terre et de
navets , la beauté du bétad, l’élégance des
maisons et propreté des cabanes. Je re-
trouvois aussi des grandes routes, animées par
un passage continuel de chariots et de voi->
tures traînées par de forts chevaux.
Quoique l’île de Bute soit fort basse, elle
n’est cependant pas tout-à-fait plate , et sa
surface ondulée offre des coteaux fertiles et
souvent couverts de bois. Ce n’est que dans
la partie méridionale qu’on voit encore des
terres incultes et des bruvères.
Arrivé vers le milieu de l’île, je me trouvai
au bord d’un petit lac d’eau douce. Au-
dessus des coteaux qui bordent au midi cette
jolie pièce d’eau , je reconnus dans le lointain
les belles montagnes dont la partie
septentrionale d’Arran est hérissée. Une
teinte d’un bleu léger indiquoit leur éloignement.
Si je m’élevois sur le haut des côteaux,
je jouissois dé la vue la plus ravissante sur
le golfe de Clÿde ; devant moi se dëployoienf *
les côtes de la terre-ferme, qui appartiennent
aux comtés de Renfrew et d’Ayr; jedistin-
guois aisément la route quej’àvois faite peu de
jours auparavant en suivant ces rivages ; et
dans le bras de mer qui m’en séparoit, j ’aper-
çevois le bateau que je venois de quitter, il che-
aminoit lentement depuis que lé vent qui nous
avoit si bien servi étoit tout-à-fait tombé.
En avançant vers le nord, j ’arrivai bientôt
sur une éminence, et regardant à mes pieds,
je vis au-dessous de moi et au bord de la mer,
une petite ville extrêmement jolie, toute entourée
de jardins, avec un port, deux jetées
et de beaux édifices évidemment destinés n
des manufactures. C’étoit la capitale de l’île de
Bute, la ville de RotHesay, située dans la plus
agréable position , au bord d’une petite baie
dont l’entrée est protégée contre la. violence
des vents, par les hautes montagnes du Co-
■wal, district de rArgyleshire. O J