
les chemins y sont meilleurs et les communications
plus faciles que partout ailleurs dans
les Hébrides.
Coll m«nque des grands traits qui distinguent
les paysages hébridiens ; n’ayant pas
comme les îles qui l’avoisinent, des rochers,
élevés et pittoresques, et de hautes montagnes
, l’absence absolue de toute espèce d’ar-,
bres, s y fait sentir davantage. Cependant,
des bords de la mer, on peut jouir de points
de vue agréables sur les différents grouppes
d’îles dont se compose cet Archipel; l’île de
Mull en particulier avec ses sommités élevées
et hardies , et les islots qui l ’entourent, présentent
de Coll un aspect remarquable.
Quoique le terrein soit en général ingrat,
il est cependant en plusieurs endroits couvert
de belles prairies et de riches pâturages. Mr.
Maclean possède au couchant de sa maison,
une vaste plaine qui produit un foin d’une
excellente qualité. J’y vis faire les fenaisons ;
ce travail champêtre qui présente partout un
spectacle animé, est d’autant plus agréable
dans les Hébrides qu’il y est plus rare.
A quelque distance de la maison de Coll
est un grand jardin potager,prolégé des vents,
par de hautes murailles. Les arbres fruitiers
y prospèrent tant en espaliers qu’en plein
vent,et fournissent d’excellents fruits en abon-
danoe. Une petite serre chaude renferme quelques
ceps de Vigne et quelques pêchers, et au
moyen de cette température artificielle on se
procure des raisins et des pêches fort délicates.
Il y a près du jardin un petit grouppe
d arbustes, sur lesquels les corbeaux placent
leurs nids, quoique la hauteur de ces arbrisseaux
ne surpasse guère six à sept pieds; mais
comme ce sont là les seuls arbres de l’île, les
oiseaux sont obligés de s’en contenter.
Les bruyères et les landes stériles n’étant
pas fort étendues dans cette île , on n’y élève
pas beaucoup de moutons. On préfère avec
raison nourrir du gros bétail sur les pâturages
fertiles. La race des boeufs de Coll est
belle, celle des chevaux est petite mais bien
faite. Il tombe rarement de la neige dans l’île
et elle n’y prend jamais pied, en sorte qu’on
peut tenir les troupeaux au pâturage presque
toute l’année. On fabrique peu de soude à proportion
de la grandeur de Coll. Cela vient du
grand espace de côtes occupé par les sables,sur
lesquels les plantes marines ne croissent pas.