attaques dirigées contre nos travaux , parce que c’est
uu devoir imprescriptible que nous avions à remplir
envers la science qui souffre plus qu’on ne saurait le
dire des mortelles atteintes auxquelles elle est continuellement
en butte ; envers la vérité profondément
altérée par nos opposants ; et surtout envers le département
de la marine dont nous avons .à justifier la généreuse
et patriotique assistance. Nous n ’avons pas voulu
souffrir que personne au monde pût dire ni même penser
à tort, que les grands sacrifices de ce département
pour nous seconder dans nos recherches, aient été
faits en pure perte et pour ainsi dire jetés à la mer,
alors que nous avions complètement raison.
Faisons remarquer, en terminant, que nous avons
discuté avec autant de modération et de justice que le
sujet le comportait, et que si nous avons un regret à
exprimer, c’est celui d’avoir été réduit, bien malgré
nous, à combattre à notre tour les fausses doctrines el
les égarements scientifiques de quelques hommes que
nous affectionnions, et dont nous déplorons sincèrement
l’erreur radicale et l’aveugle tendance rétroactive
vers des théories qui depuis longtemps ont cessé
d’avoir cours, et qu’il faut enfin condamner à l’oubli;
car, chacun le comprendra, il vaut bien mieux ne rien
enseigner que de propager sciemment l’erreur.
Les intérêts de la science sont si gravement compromis
par ces funestes tendances, que nous avons
jugé indispensable de réunir dans cette introduction
toutes les réfutations précédemment présentées
à l’Âcadémie des sciences, contre les théories
opposées aux principes que nous défendons, principes
que, malgré de suprêmes efforts, personne n a
encore pu entamer, et qui ne feront au contraire que
grandir et se fortifier sous l’action des attaques qu ou
dirigera contre eux.
Nous avons pensé que les amis des sciences, que
tous ceux qui aiment les compagnes ordinaires et sacrées
de la vérité, c’est-à-dire les preuves évidentes,
lesexpériences exactes et les incontestables déductions,
seraient charmés de trouver, réunis dans un seul volume,
les principaux éléments de ce qui a été entrepris
sur la réforme et la transformation qui s’opèrent
en ce moment dans les sciences anatomiques el physiologiques
des végétaux; que les agriculteurs y trouveraient,
çà et là, d’importants préceptes pour diriger
leur intelligente pratique ; et, enfin, que les élèves de
nos écoles de médecine de la marine, qui rivalisent
si bien par le zèle et le savoir avec ceux des univei-
sités, y puiseraient d’utiles et graves enseignements.
Tels sont les motifs qui nous ont décidé à donner
les n ote s, les mémoires et les documents divers qui
vont suivre, et à les offrir dans l’ordre à peu près où
ils ont été présentés, par extraits, à l’Académie des
sciences et imprimés dans différents recueils, parce que
cet ordre indique en même temps l’origine, la marche,
et pour ainsi dire la généalogie de celte grande famille
d’expériences, de faits, d’idées, qui ont dirigé nos
laborieux, pénibles et consciencieux travaux !