un double tort envers la science, puisqu’en abandonnant
leur principe, le plus évident et le plus puissant
de tous, ils ont contribué à égarer les physico-chimistes
qui, ne rencontrant pas la plus légère opposition,
sont allés s’égarer dans le plus vaste champ de
l’ei’reu r, entraînant avec eux des botanistes, des
agriculteurs, des horticulteurs et autres savants qui les
ont suivis de confiance, et sur le retour et le sort desquels
il n ’y a plus rien à espérer.
Nous n ’en finirions pas si nous voulions entreprendre
de rappeler ici toutes les excentricités théoriques
qui ont signalé les dix dernières et déplorables années
que nous venons de parcourir ; si nous attaquant à
celles qui ont été produites et reproduites relativement
aux Monocotylés et spécialement aux Dattiers et Dra-
cæna (CordjUnê), nous consentions à reprendre une
à une les fâcheuses questions qui ont été soulevées
et dont nous avons en grande partie fait justice ; si
nous n ’éprouvions une véritable répugnance à relever
sérieusement tout ce qui a été avancé d’hétérogène
relativement aux faits physiologiques de la maladie
des pommes de terre ; si nous nous résolvions à ramasser
le gant de toutes les attaques impuissantes,
malheureuses, misérables même, directes et indi-
l’ectes, qui ont été dirigées contre la théorie des mé-
rithalles qui les dédaigne et les repoussera ailleurs et
partout dès qu’il en sera temps ou dès qu’elles se présenteront
à l’Académie des sciences, seul lieu où nous
|)uissions les prendre en considération ; il nous faudrait
pour cela descendre à citer des faits trop étranges
INTRODUCTION.
pour notre époque, et des hommes dont nous voulons
oublier ici les noms, les erreurs et les intentions.
Mais il en est plusieurs, les plus agressifs de tous,
qui se sont compromis à tel point, en formulant des
objections relatives aux principes et aux théories que
nous avons proposés, que, malgré la nécessité qu’il y
avait de le faire, nous n ’avons pas eu le courage de
les réfuter, tant leurs objections sont déplorables et
dépourvues de vérité, de logique et de sentiment philosophique.
Nous avons d it, en effet, après du Petit-Thouars,
que des vaisseaux radiculaires ou ligneux et des fibres
du liber se formaient successivement, à partir du sommet
du végétal jusqu’à la base extrême des racines,
pour composer les nouvelles couches annuelles du
corps ligneux, et les nouvelles couches également annuelles
du liber, et que ces deux sortes de tissus vasculaires
se constituaient au moyen de cellules, ou utricules
allongées mises bout à bout.
Nous avons indiqué (1) le mécanisme, pour ainsi
dire, de leur développement, et si nous ne nous
sommes pas expliqué sur la nature des fluides qui les
produisent (car on sait bien que dans les corps organisés
, ce sont les fluides qui composent les solides),
cela tient à ce que n o u s voulions avant tout faire comprendre
le mécanisme de ces développements, faire
pressentir les forces qui les dirigent et arriver à faire
connaître de quelle nature sont les appareils des fonc-
(1) Comptes rendus de l’Académie des sciences, séance du 22 février
1841.