gendre une seconde, cette seconde une troisième, et,
ainsi de su ite , un certain nombre q u i, par leur évolution,
constituent le scion ou jeune rameau annuel,
lequel se termine parfois, dans nos climats surtout et
lorsque la plante est vivace, par un assemblage globuleux
de petites folioles de plus en plus réduites vers
le centre ou sommet. C’est ce qui constitue le bourgeon
terminal et les écailles qui sont aussi des feuilles
réduites. Un semblable petit bourgeon s’organise plus
promptement encore dans l’aisselle de chaque feuille.
Il fait généralement défaut dans les plantes annuelles.
Si l’on prend un jeune scion de plante vivace avant
qu’il ait formé ses bourgeons axillaires et terminaux,
ou provenant d’une plante annuelle, et qu’on en
fasse la dissection directe, ce qui est fort difficile et ce
que pourtant nous avons fait, ou mieux en le soumettant
à la macération (1), ou encore à une forte ébullition
dans l’eau avec ou sans addition d ’agents chimiques
actifs, on est tenté de croire, en effet, que sur le
squelette qui en résulte, les vaisseaux de la seconde feuille
proviennent bien de l’embryon, les vaisseaux de la troisième
feuille, de la seconde et de l’embryon, et toujours
ainsi, et que c’esl de cette sorte que se produit le sys-
(1) Les filets vasculaires des parties herbacées des végétaux acquièrent
une grande ténacité par la dessiccation. Ils résistent beaucoup
mieux aux effets désorganisateurs de la macération que ceux
des mêmes parties fraîches ou encore vivantes soumises à ces sortes
d ’expérimentations. Il faut donc les préparer avec soin comme
pour l’herbier, les bien dessécher, les faire macérer, et les disséquer
ensuite.
lème ascendaul ou méritballien et consétpiemment le
canal médullaire.
Nous avons même été plusieurs fois sur ie point
d ’admettre c[ue ce système ascendant, qui est incontestable,
se composait, selon les types organiques, des
cycles superposés qui sont indiqués par la disposition
des feuilles. Mais si l’on traite de la même manière,
et séparément des embryons avant qu’ils aient fourni
leur plumule, des embryons ayant une plumnle composée
d’une feuille, de deux feuilles, de trois feuilles,
e tc ., rien n ’est facile comme de reconnaître, par la
nature des tissus vasculaires, que ce sont les filets de
la seconde, de la troisième et de la quatrième feuille
diversement encbevêtrés, qui sont au contraire venus
accroître le système vasculaire de la tigelle de l’embryon
et de sa radicule , s’ils ne sont destinés à former
une seconde racine (la première après la radicule
de l’embryon qui est positivement une racine ), une
troisième, etc. (1).
C’est ce dernier fait qui a induit en erreur quelques
phytotomistes, d’ailleurs fort habiles, qui ont longtemps
soutenu que des filets formés dans les racines
(1) Ce qui a trompé les anatomistes qui se sont occupés de ce
sujet, c’est qu’ils n ’ont étudié que des faits accomplis, et n ’ont pas
compris que si tout se prédispose dans le centre du bourgeon, rien
ne s’organise réellement que dans l’évolution des individus. La
comparaison que nous avons faite d ’un bourgeon avec une longue-
vue dont tous les cylindres sont primitivement renfermés les uns
dans les autres, puis ouverts, leur eût donné une idée très-exacte
du scion (voy. Gaudichaud, Comptes rendus de l’Académie des
sciences, séance du 8 avril 1844, p. 617).