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INTRODUC'ITOiV.
transformée à l’état de libre verticale, ait par exemple
quinze millimètres, elle aura donc grandi et parcouru
vers la partie inférieure ou vers la partie supérieure
un espace égal à quatorze millimètres. Supposons
encore q ue , sans changer de place, elle se soit développée
par les deux extrémités, par exemple, comme
un poil de malpighiacée, et que son centre ait strictement
conservé le point d’insertion qu’elle occupait
dans son état primitif, elle ne s’en sera pas moins allongée
de quatorze millimètres, c’est-à-dire de sept
vers la base et de sept vers le sommet.
Dans ces trois cas, elle ne se formerait donc pas
sur place; elle marcherait donc, partiellement du
moins, vers la base ou vers le sommet de la lige, ou,
enfin, alternativement ou simultanément vers les deux
extrémités. Mais ce n ’est pas tout.
Cette zone génératrice jouit, nous dit-on, de la
double faculté de former incessamment de nouvelles
utricules, e t, pendant un certain temps, d ’en transformer
une partie en fibres ligneuses et libériennes.
Ces ulricules qui doivent nalurellement avoir les dimensions
normales de toutes les autres, en grandissant
ainsi que nous le supposons de quatorze millimètres,
ont donc acquis les dimensions de quatorze
utricules normales ou ordinaires, et comme on nous
assure qu’il n ’y a pas d ’espace vide, pas plus entre les
utricules de la zone génératrice qu’entre cette zone,
l’écorce et le bois, elles ont donc dû en refouler au
moins un égal nombre pour s’introduire et s’étendre
dans les méats de leurs congénères.
On sait enfin que ces fibres ligneuses et libériennes,
celles-ci surtout, sont fortement unies bout à bout, el
que généralement elles offrent en cet état une grande
ténacité (1). Ce fait, qui est incontestable, exigerait
à lui seul, pour être convenablement discuté et développé
, au moins un volume d ’utiles dissertations.
Elles seraient déplacées ici.
Mais comme nous avons témérairement résolu d ’expliquer
tout ce qui se passe dans les phénomènes organiques
et physiologiques des végétaux que nous
avons été à même d’observer, nous pouvons bien essayer,
par anticipation, de rendre compte, au moins
par des suppositions, de ce qui aurait nécessairement
lieu si l’on adoptait les assertions de nos habiles contradicteurs.
Pour cela , nous n ’avons qu’une nouvelle supposition
à faire.
Nous supposerons que les utricules destinées à former
des fibres, quelle que soit d’ailleurs leur nature
(ligneuse, corticale ou autre), s’allongent toutes par
les deux extrémités et qu’elles ont exactement la même
longueur, et nous trouverons que les utricules mères
qui les produisent, naissent régulièrement à quatorze
millimètres les unes des autres ; que l’extrémité ascendante
de Fune va se greffer à sept millimètres de
distance, à l’extrémité descendante de l’autre, et vice
versa; en un mot, que chacune fait la moitié du cbe-
(t) En traitant des fibres textiles, nous donnerons des iiiesui-cs
exactes de leur longueur et de leur force de ténacité.