ailleurs, la nature, pour complaire à nos contradicteurs,
ne change la direction des forces qui l’animent.
Ces contradicteurs, qui ont épuisé le champ de
l’observation microscopique sur la forme et la texture
apparente des tissus divers qui composent les végétaux,
n’ont cependant pas fait un seul pas en avant
dans le domaine de l’organogénie des êtres, lisse sont
uniquement bornés à traîner après eux les fausses idées
des âges les plus reculés de la science, prétendant
nous prouver, avec ceux qui les ont précédés depuis
plus de deux siècles, que tout naît de la racine (1 ) ;
que tout monte de cette racine dans les tiges, des
tiges dans les branches, des branches dans les rameaux
et des rameaux dans les bourgeons ainsi que dans tous
les organes engendrés par ces bourgeons (feuilles,
fleurs, fruits). Ce qui ne les empêche pas de dire ailleurs,
en se contredisant eux-mêmes de toutes les façons,
et spécialement sur le point fondamental et le
plus essentiel de leur doctrine, que le collet est un
organe distinct (2), un point direct d ’intersection entre
(t) C’est du moins, nous nous chargeons de le démontrer, la
conséquence la plus rigoureuse q u’on puisse déduire de toutes leurs
idées.
(2) Un jeune savant très-distingué, mais qu’on a profondément
pénétré des détestables principes de l’école physiologique qui règne
et gouverne en ce moment, vient, tout récemment, de contredire
les théories de ses maîtres sur la nature et la position du collet,
dans un travail plein d ’érudition scientifique et qui touche
réellement à tout, excepté toutefois au fond de la question.
Nous le remercions, cependant, de nous prouver, comme il le
fa it, que les botanistes, qui ont fondé tant de théories imaginaires
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la tige et la racine, ou, autrement dit, de développements
contraires ; point au-dessous duquel tout descend,
tout en s’organisant de bas en haut ; au-dessus
duquel tout monte, avec un cambium et un fluide
nutritif qui descendent.
Ce n ’est donc pas, même d ’après eux, la racine qui
produit les tiges.
Ce fait du collet n ’est exact, nous l’avons suffisamment
prouvé, que pour l’embryon, c’est-à-dire pour le
jeune phyton naissant, qui, obéissant à la loi naturelle
de ses développements individuels, produit d’abord
sa tigelle [méritballe tigellaire (1 ) ] et tout ce que nous
avons nommé le système ascendant (méritballe pétiosur
le collet et ses puissantes attributions, ne savent absolument ni
ce qu’il est, ni même où il est situé.
Ce tra v a il, q u i, d’ailleurs, est rempli de bonnes et fines observations,
est l’exemple le plus remarquable que nous puissions citer
de l’absence complète, dans quelques-unes de nos écoles, des prin cipes
essentiels de l’anatomie et de la physiologie.
Nous avons fait connaître, avec les célèbres de Candolle, Meyen,
e tc ., le collet tel qu’il est et doit rester, c’est-à-dire comme une ligne
horizontale située entre la tigelle et la radicule d’un embryon, et
indiquant le point de séparation des développements contraires de
ce jeune individu ou phyton (voy. Gaudichaud, Organographie,
pl. t , fig. 1, 2, 3, 5, 6 , / ; pl. 2 ; pl. 7, fig. 4 3 ; pl. H , %• C 3,
4, e, etc.). Ce principe, et tous ceux que nous avons établis poulies
autres pbytons produits pendant tout le cours de la vie du v é gétal,
seront toujours inattaquables.
Ce ne sera jamais que par de fausses interprétations des faits
q u ’on pourra contredire cela!
Pour nous la forme n ’est rien, l’organisation est tout.
(1) Gaudichaud, Organographie, pl. t , fig. I , 2, 3, 5, 6, a.