lions avant de tenter d ’expliquer ces fonctions elles-
mêmes.
Avant de parler de la séve, des cambiums et des
fluides nutritifs quelconques qui circulent dans les végétaux,
il fallait bien savoir d ’abord, pour éviter toute
confusion, ce que sont ces végétaux; quelles sont
leurs raisons d’être , de fonctionner, en un m o t, de
vivre. Ayant reconnu qu’il y avait tout à faire dans
cette direction, nous avons tout entrepris à la fois et
dans un ordre que nous croyons le meilleur. La physiologie
pure viendra après, à son rang nécessaire. Si
l’on ne nous avait pas inconsidérément attaqué, si nous
n ’avions eu , pendant plus de quatre ans, à défendre
les vérités organographiques que nous avions émises,
et si, à la suite des grandes fatigues de cette lutte, notre
santé ne s’était profondément altérée, nous eussions
depuis longtemps achevé l’exposition de tout le
travail dont le cadre est tracé dans notre organogra-
jiliie et notre physiologie. Mais quelles que soient les
entraves qu’on puisse nous opposer, nous espérons
bien trouver la force et le temps de tout terminer.
Ce sont ces faits évidents, qu’il suffit de voir et d ’étudier
pour les comprendre et les adopter, c|ui ont été
contestés par nos contradicteurs, dans les objections
qu’ils ont formulées contre nos travaux.
Ces objections nous ont paru si singulières, composées
d’éléments si obscurs, si hétérogènes, si controuvés,
et si contradictoires entre elles, qu’après les avoir
réfutées une à une, nous nous sommes trouvé arrêté,
a la fin de iiotie travail, jiar la pénible et dure iiécessité
où nous étions de ne combattre que des chimères,
de ne dévoiler que des erreurs, une au moins par
chaque ligne de texte, et de ne renverser que des
théories fantasmagoriques n ’ayant d ’autre source que
l’imagination fascinée et abusée de leurs auteurs.
Nous avons mis ce travail de côté, et nous ne le reprendrons
pour lui donner de la publicité que si nos
adversaires persistent à suivre la dangereuse voie dans
laquelle ils se sont égarés, en entraînant avec eux
toute une jeunesse studieuse, ou, enfin, si les intérêts
imprescriptibles de la science nous en commandent
impérieusement l’obligation.
Nous ne réfuterons donc pas ici des travaux qui ne
valent réellement pas la peine d’être traités aussi sérieusement
que nous l’avons fait, et nous les aurions
, tous voués à l’oubli qu’ils méritent, si nous n’eussions
été mis en demeure par plusieurs habiles professeurs
de nos universités, de répondre au moins à quelques-
unes des objections qu’on nous oppose, sous peine de
passer pour avoir été vaincu dans ce triste combat.
C’est ce que nous avons déjà fait dans quelques lettres
particulières et ce que nous allons entreprendre de
nouveau ic i, en nous renfermant le plus strictement
possible dans les limites restreintes et convenables de
la polémique scientifique.
Huit longues objections nous ont particulièrement
été faites. — Nous allons les transcrire ici dans l’ordre
où on les a présentées, et répondre immédiatement à
chacune d’elles (1).
(t ) Toutes ces objections ayant été résumées dans les nouveaux