dès le principe produire la forme quadrilatère (1).
Je reconnus aussi que les faisceaux ligneux des tiges
des Sapindacées grimpantes (fig. 5, C) étaient formés
par les fibres des feuilles ; que ces fibres se divisaient
à la base des pétioles en plusieurs branches ( ordinairement
trois ou quatre principales), et que chacune
d elles allait s appliquer sur nn des rameaux ligneux
inlérieurs des tiges, et contribuer par là à son accroissement.
Cette observation me conduisit uaturellement à
l’explication de plusieurs autres faits connus, et notamment
à celui qu’offrent les tiges composées du
Caljcanthus que vous, monsieur, avez observées [Ann.
des Sc. nat. 1828, tom. XIV, pag. 3G7, pl. 13,
fig. 1, 2, 3) (2). Je suivis dans ces plantes les nervures
(1) C’est dans l’union des deux embryons simples qu’il faut
aller chercher l’origine de ce phénomène
(2) (.et exemple, d’ailleurs comme beaucoup d’autres, paraît
démontrer jusqu’à la dernière évidence que les vaisseaux iibreux
seuls servent à l’accroissement en largeur des tiges. Que ces corps
fibreux montent ou descendent, peu importe pour le moment, ce
point sera discuté plus tard.
Cependant, parmi les nombreux exemples que j ’ai à produire
de ce fait, iilusieurs prouveront p eut-être que le liber des sinus
'»>/> S. (pfi *9) fig. 4), d o it, à la longue, se convertir en bois
parfait : ce qui pourrait aussi faire croire que ce liber se forme de
1 extérieur à l’intérieur, et qu’il est porté en masse dans cette dernière
direction. Dans ce cas, il faudrait encore admettre que ces
couclies fibreuses s’organisent dans le tissu cellulaire extérieur, et
que le liber qui en ré sulte, étant imprégné de cambium, passe
successivement à l’état d’aubier et de bois parfait. Les impressions
rcmarqiialiles qu’on observe sur les parois latérales de ces sinus
du limbe des feuilles dans les pétioles et des pétioles
dans les tiges, j ’étudiai les ramifications qu’elles forment
aux bases pétiolaires enflées, et vis très-clairement
dans le Caljcanthus floridus (1 ), que des trois
faisceaux principaux de chaque feuille qui pénètrent
dans la tig e , les latéraux servent à former deux des
corps fibreux accessoires (2), tandis que le troisième,
qui est extérieur et beaucoup plus volumineux, va
s’appliquer sur le corps ligneux central pour y former
une nouvelle couche.
Les couches, dans les dycotylédones, résulteraient
donc d ’après cela de la réunion des fibres de toutes
les feuilles et appendices foliacés de l’année; soit d ’ailleurs
que les fibres des feuilles produisent les tiges,
soit que les fibres des tiges produisent les feuilles, ce
qui sera convenablement discuté plus tard ; tandis que
le tissu cellulaire seul se développerait en tous sens de
dedans en dehors et de bas en haut (3).
tendent à démontrer une force contraire (force cellulaire ou
médullaire), agissant de l’intérieur à l’extérieur. Ces divers phénomènes
seront soigneusement étudiés.
(1) Je cite cet exemple pour que tous les botanistes puissent vérifier
facilement le fait
(2) Cela indiquerait-il deux modes de circulation?
(3) Les tiges des Nymphæacées, des Aristolocbiées, des Cactées,
etc., paraissent le démontrer.
En effet, le tissu cellulaire dans ces plantes semble ne former
qu’une masse homogène dn centre jusqu’à l’écorce (pl. 19, fig. 3 et
7), et même au delà, dans V Jristolochia labiosa, etc. Des végétaux
qui appartiennent certainement à un ordre supérieur tendent à
prouver le contraire. Les fig. 5 et (i en fournissent des exemples
fort remarqualdes. Dans ces tiges, on voit très-distinctement des