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188 OBSERVATIONS SUR QUELQUES POINTS
ou de germinalion ; sur celle des bourgeons, ainsi que
surlorganisalion des liges, leurs modes divers de développement,
elc. De là j ’espérais tirer de vives lumières
pour certains points encore obscurs des classifications,
et arriver même à l’établissement de lois générales
propres à séparer nettement les trois grandes classes
du règne végétal, et à les diviser elles-mêmes par le
moyen de groupes de transition que j ’avais précédemment
entrevus.
En effet, des essais tentés pendant la campagne de
l’Uranie, autour du monde, faite sous les ordres de
M. Louis de Lreycinet, m’avaient déjà montré certains
rapports dans 1 organisation et dans l’arrangement des
tissus fibreux des tiges de quelques groupes naturels.
De nombreux végétaux avaient été recueillis et soigneusement
étudiés sous ce rapport; ils devaient même
former la base d’im travail spécial sur cette matière ;
mais un funeste naufrage me les ravit presque tous.
Réduits aux seules tiges du Xanthorrhæa et de quel-
cpies autres végétaux moins remarquables, ces matériaux
ne m offrirent plus cette somme de phénomènes
indispensables pour l’expression de mes idées et ne
me présentèrent plus que l’intérêt de faits à la vérité
nouveaux, mais isolés, privés de ce lien d ’ensemble
i[ui en formait tout le prix à mes yeux. Je renonçai
donc à les publier, et je le fis d ’autant plus volontiers
que MM. R. Brown et de Candolle, à qui j ’avais offert
des échantillons de ces bois, se chargèrent du soin de
les décrire dans leurs savants ouvrages.
celle époque, pourlant, je fis des recherches sur l’organisation
des liges des Fougères, des Xerotes (1), etc.
J’ai publié le sommaire des premières dans la partie
botanique du voyage de ï Uranie (2) ; des circonstances
impérieuses m’ont empêché de faire connaître les secondes
: toutes viendront prendre place dans le travail
que je prépare en ce moment.
Les tiges s’accroissent-elles en diamètre par les causes
anciennement indiquées, c’est-à-dire par la conversion
de la séve en cambium, du cambium en aubier et de
l’aubier en bois; par celles que M. A. Dnpetit-Thouars
nous a plus récemment développées, après Lahire,
c’est-à-dire par la superposition des fibres provenant
des bourgeons, etc., ou par tout autre moyen?
Telles furent les questions que je me posai d’abord,
et à la solution desquelles je me promis de me livrer
sans relâche.
Mais quel devait être mon point de départ dans
cette nouvelle exploration d ’un cbamp qui avait déjà
fourni tant de récoltes diverses !... Par où commen-
(1) Ces tiges sont, déposées dans les herbiers du Muséum, de
MM. Benj. Delessert, de Candolle, Kunth, Rob. Brown.
(2) Voyage autour du monde, etc., capitaine L. de F reycinet,
Botanique, pag. 231 à 280.
Dans ce tra v a il, qui n’est qu’une ébauche imparfaite de celui
que j ’ai entrepris sur toutes les plantes de la famille des Fougères,
on verra que dès ce temps j’ai cherché à établir ce groupe naturel
autant sur les caractères de Torganisation que sur ceux de la fructification;
que je ne me suis même pas borné à des considérations
générales ; qu’ayant divisé les Fougères en sous-familles, j ’ai
cherché à justifier ces divisions par des caractères spéciaux également
puisés dans leur organisation.