INTRODUCTION,
elle dispose; 3° la chimie, avec ses forces douteuses
et ambiguës; et 4° la physiologie, avec toutes les puissances
de la vie.
Voyant qu’il y avait une certaine tendance h nier
les phénomènes de la vie dans les corps organisés, et
à les rapporter à 1 action d’un autre principe, celui
des chimistes, e t , enfin, qu’on ne considérait plus les
merveilleux appareils de l’organisation que comme
les pièces ajustées d ’une machine compliquée mise en
mouvement par un moteur analogue sans doute à
ceux qu’on emploie en mécanique, nous nous mîmes
à étudier tout ce que l’on peut raisonnablement attribuer
à l’action des autres principes physiques, afin de
les comparer entre eux et à ceux de la vie ; e t, après
de longues et sérieuses méditations, tout l’avantage,
du moins dans notre pensée, est resté à ces derniers.
Ces etudes, profondement élaborées et appuyées
sur toutes les preuves matérielles fournies par les effets
spéciaux qui se produisent dans les êtres des deux
règnes organiques, nous ont en effet conduit à des distinctions
exactes, rationnelles, des principes qui
animent la nature. Pris à ce point de vue, non-seulement
ces principes se distinguent par les caractères
de leurs actions spéciales, mais encore par les définitions
rigoureuses qu’on peut leur appliquer (1).
C’est alors que guidé par les savantes données de
(1) En admettant ici les distinctions établies entre les diverses
sortes de principes, nous ne faisons pourtant que les accepter comme
des effets et nullement comme des causes.
la géologie moderne , laquelle assigne aux roches des
diverses natures ou formations composant la croûte
de notre sphère, des âges distincts ou relativement
différents, nous avons été à même de classer les
principes connus et bien démontrés par leurs effets,
dans un ordre chronologique que nous avons tout
lieu de croire exact, même incontestable, en commençant
par le principe vital qui fut indubitablement
le premier de tous à se manifester, et en finissant
par l’affinité, q u i, si elle existe, a pour ainsi dire été
le dernier et le plus imparfait des efforts de la nature.
Ce travail une fois terminé et basé sur les données
les plus certaines de l’observation et de la logique, il
nous est venu à la pensée de le comparer à ce que les
livres sacrés, qui résument les connaissances positives
et toute la sagesse des temps anciens, nous enseignent
sur l’origine du monde, et là encore, nous n ’avons
rien trouvé qui fût, pour notre esprit, bien directement
en opposition avec les idées qui nous ont dirigé.
Nous ne serons, nous le savons très-bien d’avance,
aux yeux des hommes à esprit fort, qu’un rêveur ou un
utopiste, quand nous chercherons à démontrer, ainsi
que quelques savants ont déjà tenté de le faire, que la
vie a tout précédé dans la nature, que la lumière, la
chaleur et l’électricité n’en sont que des dépendances
et appartiennent à un ordre secondaire; que la gravitation
, si imposante par les masses qu’elle dirige, la
cohésion, l’attraction et la répulsion, appartiennent à
un ordre tertiaire, e t, enfin, que l’affinité n ’a jamais
été que d’un ordre inférieur à tous les autres.