<( jourd’hui hors de doute pour tous les phytotomistes,
(( que les tissus vasculaires et fibreux des végétaux
« proviennent constamment d ’utricules, qui, petit à
il petit (1 ) et par les progrès de la végétation, se trans-
« forment en tissu fibreux ou en vaisseaux. Or,' les
« fibres ligneuses sont composées de tissu fibreux et
« de vaisseaux; elles ont donc dû commencer par être
« à l’état de tissu utriculaire ; elles n ’ont donc pas pu
Il descendre ainsi toutes formées de la base des bour-
« geons jusqu’aux racines. Et d’ailleurs, par quelle
(I partie intérieure de la tige seraient-elles descendues ?
« Entre le bois et l’écorce ? Mais quand on examine
« au microscope cette partie au moment où a lieu la
« formation de la nouvelle couche ligneuse, on re-
II connaît qu’il n’existe aucun espace vide entre le bois
Il et l’écorce. Ces deux parties sont réunies par un
Il tissu cellulaire qui se continue avec chacune d ’elles ;
Il mais <pii de formation nouvelle est très-mou et se
(( déchire avec la plus grande facilité ; il n’y a donc
(I pas là d’espace vide dans lequel les fibres puissent
« glisser et descendre. Il faudrait qu’elles écartassent
« les utricules pour passer entre elles, comme le font
Il les tubes polliniques qui se frayent un passage de la
K surface du stigmate jusqu’aux ovules. Mais combien
<( de temps ne demanderait pas cet acheminement la-
II borieux pour que ces fibres parcourussent des es-
II paces aussi grands que celui qui sépare la base des
Il bourgeons de l’extrémité des racines dans les grands
(1) Est-ce petit à petit ou avec une l’apidité surprenante?
« arbres parvenus à toute leur hauteur? D’ailleurs il
« devrait nécessairement arriver, pour les fibres des-
« Cendant de la base des feuilles, et de tous les organes
Il appendiculaires aériens, ce qu’on observe pour les
(( tubes polliniques descendant de la surface du stig-
« mate jusqu’à l’ovule, c’est qu’on verrait les difiérents
« points où chacune d’elles serait déjà arrivée dans la
K longueur de la tige ; en un mot, leur extrémité libre
« à des hauteurs différentes, s’insinuant entre les tis-
(( sus déjà formés. O r , c ’e s t c e q u i n ’a j am a is é t é o b -
i< s e r v é . On voit bien des vaisseaux, parfaitement or-
II ganisés dans une certaine étendue de leur longueur,
K présenter petit à petit une organisation moins parie
faite et finir par se terminer insensiblement en utri-
II cules superposées; mais jamais le vaisseau ne s’ar-
« rête brusquement et distinct complètement des
« tissus qui l’environnent. »
Cette huitième objection n ’étant, à bien dire, que le
résumé, le complément, et, en quelque sorte, la conclusion
de toutes les autres, nous allons y répondre
directement et presque phrase par phrase, en y joignant
quelques détails soutenus par des faits q u i,
selon nous, sont des plus concluants.
Commençons par déclarer qu’il règne dans toutes
ces objections une déplorable confusion qui enlève aux
mots et aux choses toute signification. Mais passons.
Nous avons assez souvent et assez longuement ex-
jjliqué les distinctions existant entre le système ascendant
qui forme le canal médullaire des végétaux et
leur accroissement en hauteur, et le système descen