On prévoit déjà (|ue je n ’ai pu borner mes expériences
aux seules tiges poreuses des pays cbauds, et
que celles de nos climats tempérés y ont également
été soumises.
En effet, mes essais sur le Chêne, sur l’Amandier,
sur le Peuplier, sur le Sapin, etc. (1 ), malgré l’étroitesse
des pores de ces végétaux et les sortes de diaphragmes
celluleux ou grillagés dont ils sont communément
obstrués, ont eu un plein succès.
Les végétaux grimpants indigènes de la France,
comme les végétaux étrangers qui y sont cultivés, et
plus ou moins acclimatés, tels que le Houblon, la Vigne,
le Solanum Dulcarnara, les Clématites, le Cohæa
scandens, les Bignonia capreolata, radicans et gràn-
dijlora, VEccremocarpus scaber, le Brunnichia cir-
rhosa, le Wisteria sinensis, etc., ont offert, sous ce
rapport, toute la facilité des lianes qui croissent spontanément
entre les tropiques.
Les greffes, sur lesquelles nous avons des faits nom
breux et très-curieux, n ’offrent pas plus de difficulté
Nous en signalons ici un exemple for t remarquable
[Ann. des sc. n a t., mars 1841 , pl. 14, B, fig. 1
Voyage de la Bonite, pl. 132, fig. 14, 15) qui
nous est fourni par une greffe de mûrier rouge sur
bien au système descendant (sous-mérithallien) ou radiculaire. C'est
probablement une erreur q u ’il faudra rectifier plus tard.
(1) Les vaisseaux des Conifères sont généralement remplis de
térébenthine : on les a considérés jusqu’à ce jo u r , mais à to rt, je
crois, comme étant des lacunes : ils s’obstruent ordinairement par
l’âge.
SUR LES VAISSEAUX TUBULEUX DES VÉGÉTAUX. 2GS
mûrier blanc. Les cheveux passent aussi facilement
d ’un bois dans l’autre que dans les tubes de ces bois
pris séparément.
Les faits qui précèdent m’ont conduit à des ré sultats
que je puis résumer ainsi :
1° Le diamètre des pores (vaisseaux tubuleux), dans
les végétaux ligneux, est généralement en raison inverse
de l ’âge des tissus.
2 “ I æs pores tubuleux des Dicotylédones sont plus
ouverts à la circonférence des tiges qu’au centre, par
suite de l’engorgement de ces derniers. M. Dutrochet
l’a complètement démontré.
3“ Le contraire a lieu dans les Monocotylédones
vraies, et probablement aussi dans les plantes qui le
deviennent par bourgeonnement (1).
Je dois cependant reconnaître que la ¡lartie dite
médulliforme des Fougères, partie qui paraît former
leur véritable système tubulaire, a les pores (tubes)
extérieurs beaucoup plus dilates que les intérieurs,
aussi n ’est-ce que dans les coucbes extérieures de ces
tissus que j ’ai pu introduire des cheveux. Ce rapprochement
, qui existe du moins en apparence , entre
l’organisation des tiges de Fougères par exemple, et
celle des Exogènes, n’est pas le seul que j ’aurai a faire
connaître ; quelques Lycopodes ligneux m’en ont
fourni jadis de plus remarquables encore. Mais ces
observations appartiennent plus directement à un au-
( t) .T’ai désigné par ce nom les Cryptogames vasculaires qui
naissent non d’une graine, mais d’une masse cellulaire homogène.