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206 OBSERVATIONS SUR QUELQUES POINTS
sance, êlre enlièrement détruit; parce qu’alors elles
jie vivent plus que par la moelle de quelques couches
ligneuses extérieures, et spécialement par celles qui
avoisinent le plus l’écorce.
Les vaisseaux ligneux, qui sont ordinairement découpés
ou frangés dans les rameaux et dans les jeunes
tiges (pl. 19, fig. 9) de ces lianes , finissent souvent
par se diviser jusqu’à leur centre, et par ne plus former,
de la base jusqu’au sommet des tiges anciennes,
que des lanières libres dans toute leur longueur ou au
moins d’un noeud à un au tre , cunéiformes de la circonférence
au centre, simplement appliquées ies unes
contre les autres ou diversement espacées , droites
(fig. 10), ou plus ordinairement contournées en cordes
ou en câbles (fig. 11).
Ces lanières sont couvertes d’écorce, ce qui prouverait
peut-être encore que l’épiderme est formé par
une simple exsudation de fluides cellulifères (cambium?)
solidifiés par Faction de l’air, ce que Fobser-
vation a déjà probablement établi.
Envisagés d’après tous ces faits, les végétaux s’offriraient
à moi sous un aspect entièrement nouveau. Je
ne verrais plus en eux, à leur origine, qu’une masse
cellulaire (1), au sein de laquelle un embryon, un
bourgeon, ou plus simplement encore un noeud vital
prendrait naissance; je croirais apercevoir les premiers
rudiments vasculaires s’en échapper pour aller
(t) Il paraît que M. de Mirbel et plusieurs autres savants physiologistes
ont, avant moi, formé cette supposition.
former les deux systèmes aérien et terrestre. Le canal
médullaire cesserait d’être un organe propre et ne
représenterait plus à mes yeux que la portion interne
de la masse cellulaire générale circonscrite par le développement
des fibres des deux systèmes, portion
susceptible d’altération ou même de destruction complète.
Il n ’y aurait plus de rayons médullaires (fig. 3
et 7), de zones médullaires (fig. 3), etc., mais seulement
la médulle générale déjà citée , s’étendant du
centre à la circonférence, se modifiant à l’intérieur et
à l’extérieur; à l’intérieur en se divisant, en se détruisant;
et à l’extérieur, en formant Fépiderme, le
tissu cellulaire, etc. ; médulle qui est aussi chargée de
produire, de nourrir et de protéger des êtres faibles
et délicats, tels que les jeunes fibres des tissus du liber
et du bois, incapables de résister seuls à Faction des
agents atmosphériques.
Quant au mode de développement de ce tissu (1 ),
j’avoue franchement que les anatomies superficielles
que j’ai faites sur cette matière ne m’ont encore rien
offert qui pût m’éclairer, et que je ne connais guère de
positif à cet égard que les recherches des physiologistes
et spécialement celles que vous venez de faire sur le
Marchantia pol/moroha, et que vous poursuivez avec
tant de persévérance sur d’autres végétaux., Seulement,
je crois avoir entrevu qu’il y a continuité de
tissus entie les cellules intérieures et extérieures, dans
(1) Le mode de développement des tissus est-il le même dans
tous les groupes de végétaux et dans toutes leurs parties?