Première objection (page 280).
i( All nioment où se fait la formation des nouvelles
« couches de bois et de liber, il e s t im p o s s ib l e d ’a d -
« METTRE que les fibres puissent descendre de la base
« des bourgeons jusque dans les racines, sur un ar-
« bre de soixante ou quatre-vingts pieds d élévation,
« dans le court espace de temps pendant leijuel les
<1 phénomènes de raccroissemeiit se maiiilésteiit. »
Pourquoi est-il difficile de l’admettre ?
Cela est d’autaiit plus facile que vous semblez le reconnaître
vous-même en disant (page 285), « que c’est
K le tissu utriculaire qui, de proche en proche, el sou-
« vent avec une r a p id i t é s ü r p r e w a n t e , se transforme
« en vaisseaux, par rallongement de ses utricules, par
« la resorption des cloisons qui les séparent, et par les
« modifications que les dépôts secondaires viennent
« ajiporter dans la nature de leurs parois (1). »
cléments de botanique de M. Acb. R ich a rd , professeur à la
Faculté de médecine de Paris, édition de 1846, nous les prendrons
de préférence dans cet ouvrage, en indiquant, entre parenthèses,
les numéros des pages où elles se trouvent. Le livre de M. Richard
étant trè s-ré p an d u , chacun pourra voir ces objections,
les réponses que nous allons y faire et juger entre les auteurs et
nous.
Les autres numéros intercalés dans le texte indiqueront les pages
du même ouvrage où se trouvent quelques citations accessoires
que nous croirons utile de re|)roduire dans l’intérêt de l’importante
cause qui nous occupe.
(1) Ce qu’d y a de plus clair en tout ceci, c’est que nos contradicteurs
ont observé ces transformations, ces allongements, ces
résorptions, ces séparations, ces modifications, ces dépôts, etc., avec
une rapidité surprenante.
Vous eussiez dû commencer, ce nous semble , par
nous fixer sur ce que vous entendez par le court espace
de temps pendant lequel les phénomènes de l’accroissement
se manifestent, et nous dire ensuite ce
que sont les parois qui séparent les utricules et où
vous avez observé la résorption des cloisons, les modifications
des dépôts secondaires, etc. Nous ne voyons
réellement, jusque-là, que des mots dépourvus de sens
ajustés à la file les uns des autres et mis à la place des
faits contraires que nous avons oliservés, décrits et
démontrés.
Mais supposons un instant que vos assertions soient
exactes relativement aux faits; qui vous autorise à
penser que tous les phénomènes que vous indiquez,
« la transformation et l’allongement des utricules , la
(( résorption de cloisons quelconques, la modification
« des parois par vos dépôts secondaires, etc., » puissent
s’opérer en moins de temps que la simple formation
des vaisseaux dont nous avons constaté les développements.
Vous indiquez cinq ou six phénomènes
physiques, chimiques, et probablement physiologiques
où nous n ’en avons signalé qu’un seul, le plus
naturel de tous, c’est-à-dire la conversion d’un fluide
en solide, et vous déclarez qu’il est impossible d ’admettre
nos observations. Il n ’y a réellement qu’une
seule réponse à vous faire , à ce sujet, c’est qu il est
impossible d’admettre vos idées, et que tous les esprits
judicieux les repousseront.
Mais continuons l’analyse de la première objection.