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directes et positives, les faits matériels et concluants
commencent en ce point.
En effet, la cellule embryofère une fois reconnue,
rien n ’est plus facile que de la suivre dans ses phases
de développement jusqu’à ce qu’elle soit arrivée à
l’état d’embryon parfait. C’est ce que j ’ai fait du moins
pour les embryons de quelques groupes végétaux, et
spécialement pour ceux des Cycadées, des Gnétacées,
des Conifères, des Nympbæacées et des Pipéracées,
dans lesquels les cordons suspenseurs sont généralement
très-longs et quelquefois rameux.
Ce que j ’ai dit dans la première supposition pour le
développement des cellules des quatrième et cinquième
groupes, les végétaux monocotylédonés et dicotylédonés,
s’applique parfaitement aussi à ceux compris
dans la troisième, qui concerne les végétaux
pseudocotylédones, auxquels on refuse des trachées,
mais qui n ’en ont pas moins pour cela un système
ascendant. Ce sont les mêmes phénomènes qui ont
lien dans les trois dernières suppositions.
Ainsi donc, que la cellule soit isolée, qu’elle fasse
partie d ’un fragment végétal encore vivant, d’un végétal
entier, ou qu’elle soit suspendue dans un ovule,
elle produira toujours un individu nouveau et tout à
fait semblable à celui d’où elle provient.
Vous l’avez déjà pressenti, messieurs, les faits que
j ’énonce ici sous forme de suppositions sont pour mo
des vérités plus ou moins complètement démontrées
Mais quand on se présente devant l’Académie des
sciences avec des théories tout établies, il faut aussi
SUR LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 353
avoir à montrer des preuves multipliées et irrécusables.
Il faut prouver les faits e tl’exactitude des expériences
qui sont à l’appui, en montrer les résultats et les présenter
de manière à lever tous les doutes, à entraîner
toutes les convictions.
Or, les expériences que j ’ai faites sont pour moi
aussi nombreuses que concluantes ; mais celles dont
j ’ai encore besoin pour satisfaire entièrement.quelques
esprits peut-être prévenus, sont si lentes à fourniT’
leurs résultats, et ceux-ci, en général, sont d’une si
difficile conservation, que je pense devoir attendre, ne
me croyant pas suffisamment appuyé par les exemples
positifs que je pourrais produire. Je travaille sans
relâche à réunir les faits les plus certains; cependant,
comme le moindre d ’entre eux demande souvent
des années d’expériences, il me faudra peut-
être longtemps encore avant de pouvoir réunir les
éléments que je compte offrir à l’appui des théories
que j ’ai adoptées. En attendant, je prie l’Académie de
vouloir bien accueillir avec indulgence ce premier
coup d’oeil jeté sur ce sujet immense et si important,
et de me pardonner la forme dubitative, si hors de
ses habitudes, que j’ai osé employer ; je n ’ai pas trouvé
de meilleur moyen pour lui communiquer un aperçu
de mes idées sur forganographie, la physiologie et
forganogénie des végélaux, et sur des théories qui
doivent être discutées et sanctionnées par elle, avant
d ’acquérir la force de lois scientifiques qu’elles auront
peut-être un jour.
B o n i t e . — B o ta n iq u e .