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tre ordre de faits. Elles seront reproduites et discutées
dans uu mémoire qui traitera spécialement de l’orga-
nisatioii des Cryptogames.
J ’ai consacré les années 1831, 1832 et 1833, dans
un voyage fait au Brésil, au Chili et au Pérou (1), à
des recherches sur Fanatomie et la physiologie comparées
des végétaux, et sur le mécanisme du développement
des tiges. Ces recherches m’ont conduit à
adopter provisoirement, sauf quelques modifications,
les théories que M. Aubert Dupetit-Thouars a émises
sur ce sujet, c’est-à-dire celles qui établissent que l ’accroissement
des coucbes ligneuses dans les plantes
dicotylédones a lieu de haut en bas à partir des bourgeons
ou des parties qui les composent.
De nombreuses anatomies d ’embryons à l ’état de
repos, d ’embryons en germination, de bourgeons, de
jeunes rameaux et de tiges, en m’indiquant la marche
du développement des tissus divers, en me guidant
principalement sur la route que suivent les tissus tubuleux,
m’ont aussi dévoilé plusieurs faits importants
de l ’organisation végétale. Ces anatomies (2) me montrèrent
comment il se fait que, dans les Exogènes, les
feuilles du bourgeon terminal, celles qui sont les dernières
à opérer leur évolution, envoient leurs prolongements
inférieurs (tubuleux du bois et fibreux de
Fécorce) entre les coucbes du liber et du b o is , formées
par toutes les feuilles situées au-dessous d ’elles ;
(t) Sur la frégate l’Herminie, commandée par M, le vicomte
Villeneuve de Bargemont, capitaine de vaisseau.
(2) Gaudichaud, Organographie, tab. 7, fig. 41, 42.
SUR LES VAISSEAUX TUBULEUX DES VÉGÉTAUX. 267
comment ces fibres, sans cesse baignées de cambium?
et, sans nul d o u te , alimentées par ce fluide organisateur,
se partagent en deux séries (1 ) ; la manière dont
elles se rangent symétriquement dans chaque série,
entre leurs congénères, pour former, par leur réunion
générale, les unes , une nouvelle couche de bois (tissus
tubuleux) qui s’applique à la surface extérieure
des coucbes précédentes ou inférieures, en se portant
de dehors en dedans (2); les autres, une nouvelle
couche de liber (tissus fibreux), qui se porte de dedans
eu dehors, et s’applique à l’intérieur des couches
anciennes (et conséquemment inférieures) du liber gén
é r a i s ) .
Voulant profiter de l’extrême facilité avec laquelle
on introduit des cheveux dans les tissus tubuleux de
certaines plantes, j ’ai tenté de nombreux essais dans
le but de reconnaître par ce moyen l’origine de Far-
rangement de ces tubes dans les diverses parties des
tiges. C’est ainsi que j ’ai été conduit à la découverte
de faits importants, destinés à servir de preuves à tous
ceux qui m ’ont déjà été fournis par les recherches anatomiques
et les injections précédemment signalées.
Après avoir fait glisser des cheveux dans des tronçons
de tiges de lianes qui avaient plusieurs pieds de
longueur, et m’être assuré, par des expériences positives,
que les tubes de l’extrémité opposée par lesquels
ces cheveux allaient so rtir, correspondaient
(t) Gaudichaud, Organographie, tab. 7, fig. 44, A, B.
(2)7if., ibid., tab. 7, fig. 44, A, a , b, c.
(3) I d ., ibid., tab. 7, lig. 44, B, a ,b , c