miei's voyages, tandis que nous jiréparions ceux du
dernier?
Pouvions-nous, surtout, guidé par de misérables
considérations mondaines, ou d ’intérêts privés, étant
certain comme nous l’étions et comme nous le sommes
encore , d’avoir complètement raison , nous taire sur
ce sujet, et trahir ainsi les intérêts si gravement compromis
de la science ?
Si l’on n ’obtient les faveurs des corps savants qu’à
cette condition, nous n’en voulons pas !
Ne trouvant rien à reprendre sur le fond, on s’est
alors jeté sur la forme. Qu’a donc cette forme de si
répréhensible? Nous avons dit et soutenu la vérité en
employant le seul langage qui lui convienne, dans les
sciences comme partout, c’est-à-dire avec toute la
loyauté de notre caractère, avec l’assurance que
donne une longue expérience, avec la vigueur qui
convient en face d ’un grand danger, et lorsque, surpris
à l’improviste par un ennemi décevant et nombreux
, on est contraint à user de toutes ses forces
pour se défendre et le repousser.
Nous repoussons donc aussi, comme injustes et
fausses, toutes critiques à ce sujet.
Nous ajouterons même , sans crainte d ’assumer un
blâme légitime, que si le ciel nous eût doué de plus
d ’énergie encore, nous n ’eussions certes pas négligé
de l’employer dans cette occasion suprême.
Si ce sont là nos torts , nous les reconnaissons avec
joie et orgueil !
Nous 11 avons jamais manqué ni directement ni
indirectement à personne ; mais nous ne connaissons
pas et ne voulons pas connaître ce langage, que, bien
à tort et par dérision sans doute, on nomme académique,
langage qui consiste à frapper les gens en
feignant de les embrasser; à les ravaler en feignant
de les exalter; à les outrager en feignant de les glorifier
(1 ).
Ces moyens, dont on a abusé contre nous, nous
les avons repoussés, nous les répudions a jamais
comme indignes d’être employés par des hommes de
coeur, qu’ils soient savants ou autres.
Notre parole, nous le répétons, a été simple,
digne, et tout empreinte de convenance, de conviction
et de franchise. Nous n’avons donc, ni personne
ni nous-même, rien à en dire, rien à lui reprocher,
rien à en retrancher !
Que les savants qui veulent avoir raison quand
même prennent donc leur parti sur ce point, puisque
le nôtre est irrévocablement a rrê té , de n’être jamais
des leurs tant qu’ils voudront marcher dans une direction
oblique, par des routes tortueuses et laby-
rinthiformes qui tournent incessamment autour des
questions sans jamais les attaquer ni les résoudre.
La route que nous voulons suivre est droite et régu-
(1) Le langage vraiment académique est le plus exact, le plus
digne, le plus noble. Or, qu'y a-t-il de plus digne et de plus noble
au monde que le langage de la vérité?
A ce compte, nous croyons être un de ceux qui, de tout l’Institut,
ont, pour le fond, le mieux compris et parlé le langage académique.
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