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Je m’abusais, toutefois. L’expérience m’a démontré
que, dans les sciences, ce n’est pas tout de multiplier
d’beureuses et bonnes observations, et d ’en déduire
ensuite les théories qui en découlent naturellement ;
mais qu’il faut avant tout apporter les résultats positifs
de ces observations et tous les éléments des théories
arrêtées.
Je pense, du moins en grande partie, avoir atteint
ce but, quant aux principes généraux d ’organograpbie
qni forment la première section de mon travail. J’ai
déposé an Muséum d’histoire naturelle, dans les galeries
de botanique, toutes les pièces qui peuvent éclairer
et peut-être même résoudre les principales questions
qui se rattachent à cet important sujet.
Ces matériaux, qui doivent servir de base aux théories
que j ’ai aussi adoptées dès ce temps pour la physiologie
et Forganogénie, me semlilent pourtant, vu
l’état des idées sur ce point, ne pas être snfFisants pour
des démonstrations sans réplique, comme il en faut
en pareille matière.
J’ai donc entrepris de nouvelles séries d’expériences.
Mais comme la moindre expérience en physiologie
végétale demande souvent des années, et que
les résultats que j ’ai tout lieu d ’espérer peuvent encore
se faire longtemps attendre, je viens demander à
l’Académie la permission de lui présenter, sous le
simple titre de probabilités e\. àe suppositions, quelques
principes généraux qui pourront n ’être pas sans fruit
pour la physiologie et Forganogénie générales, que je
tâcherai plus tard de traiter avec tous les détails né-
SUR LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 281
cessaires, c’est-à-dire avec tout l’ensemble des expérimentations.
Le travail soumis dès l’époque précitée au jugement
de l’Académie, offrait le résume de mes premieres
recbercbes sur l’organograpbie et Fanatomie generales
des Dicotylédones et des Monocotylédones ; il fut jugé
digne de partager le prix de physiologie expérimentale
fondé par feu M. de Montyon.
Adoptant provisoirement les noms de organographie,
physiologie et organogénie, ou mieux, organo-
génésie, qui sont aujourd’hui généralement admis
dans la science, j’ai divisé mon travail en trois parties
principales désignées par ces mêmes noms. J ai ensuite
subdivisé ces parties en trois autres, chacune d’elles
traitant l’un des trois grands groupes végétaux établis
dans le Generaplantaruin dn célèbre Antoine-Laurent
de Jussieu, c’est-à-dire les Dicotylédones, les Monoco-
lylédones et les Acolylédones.
Ce mémoire agitait, en résumé, la question de For-
ganographie comme je la comprends, et spécialement
celle des Dicotylédones et des Monocotylédones ; il
parlait en termes très-généraux, de leur anatomie, de
leurs modes divers d’accroissement et des forces qui
président à quelques-unes de leurs fonctions.
Avant de communiquer à l’Âcadémie le résultat de
mes recherches sur les Acotylédones, recbercbes qui,
quoique nombreuses, sont loin encore d êlre complètes,
même pour mes convictions propres, je vais
dire un premier mot sur la physiologie et sur 1 organogénie,
qui, d’ajirès l’ordre étalili, doivent formel